Invitée de TV5 Monde, le mercredi 30 août dernier, quelques heures après le coup de d’État des militaires au Gabon, cette proche du candidat consensuel d’alternance 2023, dit observer l’évolution de la situation des militaires qui ont renversé le pouvoir d’Ali Bongo quelques minutes après la proclamation des résultats des dernières élections.

Le commandant de la Garde républicaine, Brice Clotaire Oligui Nguema et les autres forces de défense et de sécurité qui ont pris le pouvoir ont-ils été bien inspirés devant les politiques qui n’auraient plus la maîtrise la chose publique ? Devant cette question, Laurence Ndong, conseiller spéciale du candidat de la plateforme Alternance 2023, sans toutefois leur jeter des fleurs, dit avoir trouvé une légère satisfaction dans la mesure où cette décision vient de préserver le pays de feu Léon Mba d’un autre bain de sang. Pour Laurence Ndong, les évènements qui ont précédé le vote, notamment la coupure d’internet, la suspension de plusieurs médias étrangers et l’instauration d’un couvre-feu inexpliqué, ne présageaient rien de bon pour le peuple gabonais.

« Ce ne sont pas les putschistes qui ont volé la victoire. C’est Ali Bongo Ondimba qui a volé la victoire. Et ce qui aurait pu se passer aujourd'hui, est malheureusement ce qu'on avait déjà vécu en 2009 et pire encore en 2016. Cela veut dire que l’élection qui a été placée sous un blackout total : les observateurs étrangers et les journalistes étrangers exclus, le couvre-feu, la fermeture des frontières, la coupure d’internet n’auguraient rien de bon. Et une fois de plus, les Gabonais s’étaient mobilisés, comme jamais, pour battre ce régime dans les urnes, parce qu'ils vont du principe que chaque occasion qui leur est offerte pour exprimer le rejet, ils allaient le faire », a-t-elle souligné, avant de révéler qu’elle et certainement Albert Ondo Ossa observent l’évolution des choses et attendent voir si les putschistes s’ils tiendront parole.

Aujourd’hui, plusieurs voix étrangères et quelques Gabonais sceptiques voient d’un mauvais œil le débarquement des hommes en treillis en politique. Pour d’autres, les militaires devraient juste remettre le pouvoir à Albert Ondo Ossa, le présumé vainqueur de l’élection. Pour Laurence Ndong, si Ali Bongo avait réussi ce énième passage en force, ce serait cette même armée qui devait être envoyée pour « massacrer » les Gabonais. Loin de féliciter les militaires, d’après ses dires, cette situation semble faire paraître une lueur d’espoir pour ce peuple qui a tant réclamé le changement. Même si l’on sait que l’armée n’a pas vocation à faire évoluer les choses. Peut-on tout avoir dans la vie ? Certainement pas. Pour l’heure, le Gabon vient de tourner une page. C’est déjà quelque chose de gagnée.

Vichanie Mamboundou