Gabon : Les visites aux prisonniers toujours pas possibles à Libreville.

Par Brandy MAMBOUNDOU / 25 mai 2021 / 0 commentaire(s)
Les régisseurs de la prison centrale de Libreville ne respectent pas les instructions de leur hiérarchie.

Malgré une note de service du commandant en chef de la sécurité pénitentiaire, le général Jean Germain Effayong-Onong, prise le 18 mai, les visites aux personnes détenues à la prison centrale de Libreville ne sont toujours pas possibles. C’est le constat fait ce 23 mai par l’organisation non gouvernementale SOS Prisonniers Gabon (SPG). 

La structure dirigée par Lionel Engonga, un ancien pensionnaire de Gros-Bouquet, la prison centrale de Libreville, communément appelée « Sans Famille », a publié un communiqué ce 23 mai, pour dénoncer les contradictions entre la hiérarchie de la sécurité pénitentiaire et les régisseurs du pénitencier de la capitale. « En effet, SPG a constaté que certaines familles qui venaient avec un test Covid-19 ne se sont pas vues délivrer un permis de communiquer de l’administration pénitentiaire. »

Mais il y a plus grave : « D’autres, qui avaient des permis de communiquer et le test Covid-19, n’ont pas pu avoir accès à leur parent incarcéré. » SPG cite l’exemple de la famille de Bertrand Zibi Abeghe, un opposant placé en détention préventive au lendemain de la présidentielle de 2016. Il est accusé de s’être rendu coupable du délit de possession illégale d’une arme de guerre. Son procès est suspendu à la Cour d’appel judiciaire de Libreville.

À cela s'ajoute le fait que les dates de dépôt des marchandises pour les prisonniers auraient été changées. Au lieu des dimanches, c’est désormais les lundis, les mercredis et les vendredis. SPG déplore le fait qu'aucun communiqué n'a été diffusé pour signaler de ce changement et épargner un désagrément aux familles, qui sont reparties avec les victuailles destinées aux leurs. « Il a fallu que les gens se rendent ce matin à la prison centrale pour avoir cette information ! L'information est véhiculée de bouche à oreille par les agents de sécurité pénitentiaire », regrette SPG.

L’organisation non gouvernementale invite, en conséquence, le ministère de la Justice, chargé également des droits de l'homme, à « une meilleure gestion des détenus » et à une meilleure communication en direction de leurs familles. Sans Famille a la réputation d’être une prison non seulement surpeuplée, mais également très insalubre. Les associations de défense des droits de l’homme déplorent régulièrement las mauvaises conditions carcérales. 

Brandy MAMBOUNDOU

 

Article du 25 mai 2021 - 10:47am
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