Au cours d’un entretien accordé à la rédaction de Gabonclic.info, le jeudi 07 juillet 2022 à Libreville, Hamel Ngota, un chef pâtissier chevronné à Libreville, est longuement revenu sur la fâcheuse problématique du manque de farine de blé qui accable de milliers de boulangeries à travers le monde. Pour ce dernier, et surtout devant la dépendance du Gabon à l’importation du blé, l’utilisation de la farine de manioc, de la patate et même de la banane doit être une alternative pour la fabrication du pain, une denrée essentielle pour la population gabonaise.  

En agressant l’Ukraine, la Russie semble avoir porté un coup sévère à la sécurité alimentaire de millions de personnes dans le monde. L’impact de cette guerre va bien au-delà des frontières ukrainiennes. Tous les pays sont affectés par la hausse des coûts des produits agricoles qui a pour conséquence la rareté de certains produits. Une situation encore plus particulière pour la population de plusieurs pays en développement, à l’instar du Gabon. En effet, dans cette rareté, la farine de blé devient difficile à trouver. Pour y faire face, Hamel Ngota, jeune chef pâtissier, invite les plus hautes autorités à se pencher sur d’autres alternatives. 

« Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, je ne cesse de parler, d’informer, d’inviter les plus hautes autorités pour trouver des alternatives pérennes pour pouvoir venir en aide aux boulangeries qui ne maîtrisent pas peut-être les techniques là et trouver des solutions pour qu’il n’y ait pas le manque de pain et autres produits. Pour palier à ce manque, il y a le manioc. Il y a des mamans qui jettent les tubercules au marché lorsque ça pourrit, alors que la farine de manioc peut très bien combler l’absence de blé. D’ailleurs, le blé peut également pousser au Gabon. Chose que les gens ignorent. Le blé pousse très bien au Gabon. Dans les plaines et autres. Il faut juste faire des expériences », a indiqué le lauréat de plusieurs prix internationaux dans le domaine de la cuisine. 

Fort de son expérience et soucieux des conditions de vie de ses compatriotes, ce chef pâtissier invite le ministre du Commerce, le chef du gouvernement et le chef de l’État à trouver une solution, car «  ventre affamé n’a point d’oreilles », a-t-on coutume d’entendre . 

Brandy MAMBOUNDOU