Principal soutien de l’opposant Jean Ping à la présidentielle de 2016, Jean Eyeghé Ndong a vidé le contentieux électoral en demandant à rencontrer le président de la République, Ali Bongo Ondimba, au palais présidentiel, où il a été reçu en audience ce 9 juin. Jusque-là, l’ancien Premier ministre, figure de premier plan de la Coalition pour la Nouvelle République, un rassemblement de partis et de personnalités politiques autour de Jean Ping, ne reconnaissait par les résultats proclamés par la Cour constitutionnelle au lendemain du scrutin.

Jean Eyeghé Ndong fut le premier, en août 2015 à la Chambre de commerce de Libreville, à se déclarer en  faveur de  l’ancien président de la Commission de l’Union africaine, qui avait annoncé, un an auparavant, sa rupture avec le régime dont il avait été un membre éminent sous Omar Bongo. C’est donc tout naturellement de l’ancien Premier ministre  accompagnera Jean Ping à travers le Gabon profond, lors de sa tournée nation de précampagne. Il aura été un ténor du front du refus des élections locales et législatives de 2018, allant jusqu’à sacrifier sa carrière de sénateur et celle, prometteuse, de son fils, Alexis Bengone, alors maire du 2e arrondissement de Libreville.

La reconnaissance tacite d’Ali Bongo Ondimba comme président de la République, près de cinq ans après la dernière présidentielle et près de deux ans avant la prochaine, est de nature à apaiser le climat politique. Un geste conforme à la personnalité de Jean Eyeghé Ndong, qui, bien qu’ayant son franc-parler, comme il en a fait montre lors des obsèques du président Omar Bongo, en 2009, n’est pas un va-t-en guerre.

S’achemine-t-on ainsi vers « la paix des braves » que réclament nombre d’acteurs politiques en vue d’une décrispation ? L’avenir nous le dira. Pourvu que ce qui se fera ne le soit pas au détriment des Gabonais.

Dess BOMBE