La ruée des mendiants dans les rues de Bamako est devenue un phénomène social préoccupant, qui suscite des réactions diverses au sein de la population. Si certains formulent leur mansuétude et leur solidarité envers ces personnes en situation de précarité, d'autres pointent du doigt les causes profondes de ce phénomène et appellent les pouvoirs publics à y remédier rapidement.

De nombreux Bamakois manifestent leur humanisme et de leur solidarité envers les mendiants, notamment les enfants et les personnes âgées. Ils reconnaissent la précarité de leur situation et leur vulnérabilité face à la pauvreté et l'exclusion sociale, reconnaissant que leur donation, en espèces ou en produits alimentaires ne représentent qu'une solution ponctuelle à leur détresse. D'autres citadins expriment leur inquiétude face à cette prolifération d’un autre genre, qu'ils perçoivent comme une nuisance à la vie quotidienne et un facteur d'insécurité. Ces derniers dénoncent la présence déplaisante de ces personnes démunies dans les rues, les marchés et les lieux publics et craignent parfois d'être des victimes de besogneux agressifs.

Au-delà de la compassion et de l'inquiétude, de nombreux habitants de la capitale malienne appellent à des solutions durables pour lutter contre les causes profondes de cette détresse humaine. D’autres soulignent la nécessité de créer des opportunités d'emplois et des sources de revenus pour les personnes en situation de précarité. Renforcer les programmes de protection sociale et promouvoir l'éducation et la formation professionnelle pourraient s’avérer un palliatif à cette gangrène.

Il est important de noter que les opinions sur la mendicité à Bamako sont diverses et parfois contradictoires. Certaines personnes peuvent à la fois ressentir de la compassion envers les mendiants et être gênées par leur présence dans les rues. D'autres peuvent alterner entre des sentiments de sympathie et d'antipathie, voire de mécontentement.

Face à ce phénomène complexe, il urge pour les gouvernants de créer des circonstances atténuantes entre les différents acteurs concernés, notamment les mendiants eux-mêmes, les citoyens, les autorités municipales et les organisations de la société civile. Un dialogue doit permettre de comprendre les causes profondes de la mendicité, d'identifier des solutions durables et de mettre en place des actions concertées tout en respectant la dignité et les droits des personnes en situation de précarité.

Enfin, l’affluence des mendiants dans les rues de Bamako s’avère d’une complexité sociale, qui interpelle l'ensemble de la société, principalement décideurs gouvernementaux. Au-delà des réactions individuelles, il est nécessaire de plancher sur des solutions durables qui pourraient s'attaquer aux causes profondes de la pauvreté et de l'exclusion sociale, tout en garantissant le respect de la dignité et des droits des personnes en situation de précarité.

Hamadoun Alphagalo (de notre correspondant permanent au Mali)