Dans un contexte international marqué par la guerre en Ukraine, les États-Unis ont annoncé une aide massive de 61 milliards de dollars à ce pays pour soutenir sa défense contre l'invasion russe. Cette décision a suscité de vives réactions en Afrique de l'Ouest, où la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) peine à mobiliser 1 milliard de dollars pour financer sa stratégie de lutte contre le terrorisme qui sévit dans la région.

Cette disparité dans l'allocation des ressources internationales suscite des interrogations sur les priorités de la communauté internationale. Alors que l'Afrique de l'Ouest est confrontée à une menace terroriste croissante, qui met en danger la stabilité de la région, les fonds mobilisés pour la soutenir restent largement insuffisants. En comparaison, l'aide massive accordée à l'Ukraine, bien que nécessaire pour soutenir ce pays dans sa lutte contre l'agression russe, souligne le déséquilibre flagrant dans la répartition des ressources internationales.

Face à cette situation, Moussa Mara, ancien Premier ministre du Mali et figure politique de premier plan en Afrique de l'Ouest, appelle à une prise de conscience collective et à une action concertée. Il met en garde contre les attitudes de repli sur soi et de ressentiment, qui ne constituent pas des réponses appropriées aux défis auxquels la région est confrontée.

Moussa Mara préconise une approche basée sur la solidarité régionale et l'autosuffisance. Il appelle à puiser dans l'indifférence des autres, la motivation nécessaire pour renforcer la coopération et la cohésion au sein de la CEDEAO. Bâtir un ensemble ouest-africain solide et solidaire, capable de garantir sa souveraineté commune et son indépendance économique et sécuritaire, est, selon lui, la seule manière pour la région de se faire entendre et de prendre sa place dans le paysage géopolitique actuel.

Le message de Moussa Mara est un appel à l'unité et à la responsabilité pour les pays d'Afrique de l'Ouest. Face aux défis communs auxquels ils sont confrontés, il est crucial de dépasser les divisions et de s'unir pour construire un avenir meilleur pour la région. L'aide internationale est certes bienvenue, mais elle ne saurait se substituer à la mobilisation et à l'engagement des pays africains eux-mêmes.

En tirant parti de leurs propres ressources et en renforçant leur coopération, les pays d'Afrique de l'Ouest peuvent prendre leur destin en main et se forger une place plus importante dans le monde.

Hamadoun Alphagalo (de notre correspondant permanent au Mali)