Choisie pour entériner l’unité autour du candidat adoubé pour porter les couleurs des forces de l’alternance à la présidentielle, la date de l’indépendance du Gabon va ainsi marquer un tournant historique dans la marche de notre pays vers sa libération.

La Fête de l’Indépendance du Gabon va-t-elle retrouver des couleurs et réconcilier les Gabonais qui la boudaient ces dernières années ? Rien n’interdit cette lecture depuis que la plateforme Alternance 2023 a fait savoir que le jour de la commémoration de l’accession du Gabon à la souveraineté internationale allait prendre une teinte historique. En effet, aujourd’hui sera connu (e) l’homme ou la femme choisi (e) pour représenter l’opposition, et faire déjouer dans les urnes les intrigues de la majorité présidentielle, lors du scrutin qui s’annonce plein d’incertitude. D’événement relégué à une banalité du calendrier, le 17 août pourrait donc apporter au peuple gabonais un premier lot d’espoir, en attendant mieux au grand soir du 26 août.

Annoncée depuis six jours, la désignation tant attendue du candidat consensuel de l’opposition cristallise les plus hautes attentes des électeurs, soumettant en plus les membres d’Alternance 2023 à l’épreuve de la vérité et de la crédibilité. Autour de François Ndong Obiang, son président et porte-étendard de la bonne tenue de cette concertation, l’enjeu est crucial : hisser les forces du changement au niveau de la très charismatique coalition autour de Jean Ping en 2016. Rien de moins pour faire mordre la poussière – définitivement cette fois – au candidat de la majorité, « porteur d’un bilan catastrophique ».

Entre Paulette Missambo, Alexandre Barro Chambrier, Raymond Ndong Sima, Thérence Gnembou, Pr Albert Ondo Ossa, Mike Jocktane, et bien d’autres leaders indépendants, va désormais s’imposer le devoir de dégager la figure unique à même de mettre fin à plus de cinquante ans d’hégémonie d’un système qui n’a rien apporté au développement du Gabon.

Si au Vatican, l’élection d’un nouveau pape se matérialise par la montée d’une fumée blanchâtre s’échappant de la basilique Saint-Pierre de Rome, dans toutes les chaumières du Gabon il y a fort à parier que le feu de l’espérance va crépiter et faire palpiter la foi retrouvée du peuple gabonais. Car, avant même le scrutin du 26 août, se jouent à cette étape déjà décisive l’avenir et la libération de notre pays. Peu importent l’issue et le profil de l’élu (e), tant que l’opposition gabonaise sera parvenue à vaincre à nouveau les démons de la dispersion des forces, qui l’ont parfois tentée au dernier virage. « Habemus papam » le 17 août 2023 ? Assurément, pour prendre date avec l’histoire. Que nos mannes accompagnent les cœurs des leaders politiques de l’opposition au pouvoir.

Brandy Mamboundou