Mali : La MINUSMA blâmée par le Mouvement Yerewolo à Bamako mais louée par la jeunesse de Gao

Par Brandy MAMBOUNDOU / 01 mai 2023 / 0 commentaire(s)

 

Au Mali, le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) est largement décriée par la majeure partie de la jeunesse dans plusieurs localités au contraire de celle de Gao. Sa mission est jugée incompatible avec la réalité du terrain et elle serait à la solde de la France.

À un mois de la fin de sa mission, soit le 30 juin 2023, le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) est fortement dénoncée par la société civile malienne en général et la jeunesse en particulier.

En pour demander le départ purement et simplement de la mission onusienne du territoire malien, une grande mobilisation conduite par le mouvement Yerewolo d'Adama Diarra dit Ben le Cerveau, un membre du Conseil National de Transition, a été organisé le vendredi 28 avril dernier à Bamako. Le mouvement Yerewolo dans sa déclaration, a évoqué dix raisons qui urgent le départ immédiat de la MINUSMA. « La MINUSMA est une fabrication française. Elle participe chaque année à la commémoration de la proclamation de la prétendue indépendance de L'Etat fantomatique dit Azawad. La MINUSMA publie des rapports mensongers tous les trois (03) mois dans le but de démoraliser et de démobiliser les troupes maliennes engagées au front. La Minusma soutient mordicus l'Accord d'Alger et s'active pour la mise en œuvre de ce document qui viole la Constitution du Mali, planifie sa partition, bafoue sa souveraineté, met en cause l'unité nationale, profane les religions et enfin piétine la dignité du Peuple malien. La MINUSMA est une force d’occupation et non d'interposition. La MINUSMA estime que la situation au Mali relève d'une guerre inter-communautaire à l'allure religieuse et ethnique. La MINUSMA est un réseau mafieux d'exploitation et d'exportation des ressources minières du Mali. La MINUSMA développe et favorise les activités de trafic de drogues via ses réseaux illicites internationaux. La MINUSMA s'investit par tous les moyens pour interdire le Donsoya au Mali. La MINUSMA a lamentablement échoué face à ses missions principales, officiellement annoncées.» a énuméré Ben le cerveau.

Alors que selon le porte-parole Siriki Kouyaté, dans la résolution de la création de la MINUSMA, figurent en bonne place les missions assignées qui sont : « la sécurisation et la protection des populations civiles, le soutien à l'État malien pour le recouvrement de l'intégrité du territoire national, la stabilisation du Mali pour la Paix, la Réconciliation nationale et la relance des activités de développement socio-économique », a-t-il souligné. 

Contrairement à la demande du mouvement Yerewolo, la jeunesse de la ville de Gao réclame le maintien de cette mission. Ainsi, face à cette situation, les jeunes de Gao ont tenu à donner quelques éclaircissements. « La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali dont le mandat a été renouvelé par le Conseil de Sécurité de l’ONU et qui court jusqu'en juin 2023, à travers la Résolution 2640 (2022), contribue à réaliser deux priorités stratégiques : l'appui à la mise en œuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, ainsi que la transition politique. La seconde vise à faciliter la mise en œuvre d'une stratégie malienne globale à orientation politique pour protéger les civils, réduire la violence intercommunautaire et rétablir l'autorité et la présence de l'État ainsi que les services sociaux de base dans le Nord et le centre du Mali », ont rappelé les jeunes de Gao.

Ces jeunes de la commune de Gao ont aussi estimé qu'un retrait précipité de la MINUSMA risquerait d'entraîner des conséquences sociales et économiques très profondes pour les communautés, surtout dans les régions du Nord et du Centre ainsi que pour le pays. « Le flux des déplacés internes, le taux de chômage très élevé des jeunes avec risque d'enrôlement par les groupes terroristes demeurent un danger non négligeable », ont déclaré les jeunes de la cité des Askia.

Hamadoun Alphagalo (de notre correspondant permanent au Mali) 

Article du 1 mai 2023 - 9:38pm
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