Que se passe-t-il réellement à l’Ambassade du Gabon en France ?

Par Nicolas NDONG ESSONO / 20 sep 2021 / 0 commentaire(s)
Pendant que les autres ambassadeurs broient du noir, la privilégiée Liliane Bulabula mène grand train.

Depuis sa nomination le 03 septembre 2020 et sa prise de fonction le 20 octobre 2020, Liliane Bulabula Wamusanza défraie la chronique. Tant elle est l’objet de plusieurs phantasmes. Droite dans ses bottes, la belle-sœur du ministre des Affaires étrangères n’en a cure du qu'en-dira-t-on. Le pouvoir est fait pour en…jouir. Point barre !

Quel Gabon voulons-nous réellement ? Ailleurs, une telle interrogation aurait, au mieux, mérité de la part de la classe dirigeante une introspection, au pire des actions fortes pour redresser le tir. Ça, c’est valable ailleurs. Dans notre pays, plus on dénonce les faits, plus les détenteurs du pouvoir du moment montent d’un cran dans leur obsession boulimique de tout avoir pour eux au détriment des Gabonais. Sinon, la situation à l’Ambassade du Gabon en France devrait interpeller la conscience collective et surtout Ali Bongo, pour lui dire que votre problème est sous vos propres pieds. Pourquoi ?

Lorsque Liliane Bulabula Wamusanza remplace, à la représentation gabonaise en France le méprisant Flavien Enongoue, titulaire d'un doctorat en philosophie de l'Université de Poitiers doublé d'un diplôme d'Etudes Approfondies (DEA) en Science politique de l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne et originaire de l’Ogooué-Ivindo, les Gabonais s’arrachent les cheveux. Dans un tohu-bohu indescriptible, les réseaux sociaux s’enflammèrent en lui rappelant ses origines Congolaises et surtout que cette nomination n’apportera aucune valeur ajoutée à la politique du président de la République au Gabon. Liliane Bulabula Wamusanza étant inconnue au bataillon des groupes ethniques locaux, aucun vivier électoral ne peut s’identifier à elle. Comme quoi, en suivant la logique clientéliste politique, sa nomination ne vaut même pas un franc. Bien au contraire.

Flavien Enongoue, méprisant en diable, avait bloqué les passeports de ses compatriotes.

Restituer les passeports

Aussi, cette tension va-t-elle durer plusieurs mois jusqu’à ce que, prenant le contre-pied de son prédécesseur, la fille d’Edouard Bulabula - l’ancien membre du cabinet du Premier ministre zaïrois, Patrice Emery Lumumba jusqu'à l'assassinat de ce dernier, le 17 janvier 1961 - décide de restituer les passeports précédemment confisqués par le Kota de Mékambo aux Gabonais taxés proches de Jean Ping en France.

Cette action suscita de la sympathie à son égard et apporta l’accalmie entre la diaspora gabonaise et leur ambassadeur. Sauf que, comme si les vieux démons avaient la vie dure, le côté affairiste des Bulabula refit surface. Pouvait-il en être autrement ? La lionne ne pouvant accoucher d’une gazelle, forgées par l’ADN de leur mère, Christine Bahati, très prospère femme d’affaires au Congo Kinshasa de son vivant, ses deux filles ont, ainsi que l’indique la clameur populaire, fleuré désormais le bon filon : l’ambassade du Gabon en France. Accrochez-vous ! Esprits patriotiques, prenez vos mouchoirs !

Du coup, il se dit ici et là que, lors des festivités du 17 août dernier, un fait invraisemblable se serait produit. Au 26 bis Av. Raphaël à Paris, le sujet est classé top « secret de polichinelle ». Comme s’il n’y avait pas de prestataires sur place, elle, Liliane Bulabula Wamusanza, ambassadeur du Gabon en France, aurait fait venir de Libreville sa petite sœur, Mme Moubelet Boubeya dont l’époux est par ailleurs ministre des Affaires étrangères, en qualité de « prestataire » de toutes les activités de ces festivités de l’An 61 de l’Indépendance du Gabon. A notre représentation à Paris, beaucoup se demandent si la femme du ministre des Affaires étrangères, subsidiairement « prestataire de sa grande sœur » a-t-elle ramené de Libreville les table bancs, les tréteaux, les couverts, la décoration, les toiles de tente… pour la circonstance qui auraient coûté 100 millions de Fcfa, vraisemblablement, surfacturés ou bien a-t-elle traité chez un sous-traitant ? Ironiquement, excusez du peu !

Pacôme Moubelet Boubeya est aux anges, tout va bien.

Elle est devenue très arrogante

« C’est la première fois, confie anonymement un agent de cette ambassade recruté localement à Paris, que nous voyons un ambassadeur avec de telles facilités. Non seulement elle est devenue très arrogante, allant même jusqu’à dire qu’elle ne veut être comparée d’avec aucun de ses prédécesseurs, mais elle obtient tout ce qu’elle demande de la centrale à Libreville ».

Dans cette veine, un scandale secoue actuellement le ministère des Affaires étrangères. C’est que, compte tenu de la vétusté de certains bâtiments des représentations diplomatiques, propriétés de ce pays à travers le monde, le président de la République a fait débloquer 1 milliard de Fcfa pour parer au plus pressé. Moubelet a décidé d’affecter d’autorité 450 millions Fcfa à la réfection et équipement de la résidence de l’ambassadeur du Gabon en France, qui se trouve être sa belle-sœur. C’est-à-dire, la grande sœur de sa femme.

C’est pourquoi, Ali Bongo, au nom de la transparence et de la bonne gestion serait bien inspiré d’exiger un audit de cette représentation en France. Parce que la résidence de l’ambassadeur est en location, donc ne nécessite pas de travaux payés par l’Etat. Alors, à qui appartiennent les locaux dont les travaux de réfection ont été financés par les fonds publics ? Liliane Bulabula Wamusanza a-t-elle utilisé cet argent pour la réfection de sa luxueuse villa à Neuilly ?

Faustin Boukoubi contrôle a minima l'action du gouvernement. Conséquence, les dérives à tous les niveaux.

Deux molosses Berger Allemand

A Paris, le personnel de l’ambassade se demande pourquoi le 1 milliard de Fcfa destiné aux travaux des ambassades n’a-t-il pas été reparti équitablement ? Fait inédit, Liliane Bulabula Wamusanza a fait ériger une muraille de plusieurs mètres, devant l’ambassade contre les intrusions de la diaspora. Pis, désormais, deux molosses Berger Allemand, une première au monde, assurent la sécurité des lieux. Ce qui est loin d’être sans conséquence pour les riches voisins qui se plaignent de ses canis lupus familiaris dont les aboiements dérangent tout le monde. Tout de même, coût de l’opération…chut ! Pis, alors que le salaire de tous les ambassadeurs tourne autour de 3 millions de Fcfa, l’ancienne pensionnaire de l'internat catholique belge « Notre Dame des Victoires » au Rwanda perçoit, tenez-vous bien, 10 millions de Fcfa par mois, en sus de bénéficier, avancent ses détracteurs, d’un loyer mensuel de 12 millions de Fcfa. Si le Gabon n’est pas l’eldorado pour certains, suivez mon regard, alors…rien !

Pour sûr, au sein de la représentation gabonaise en France les langues se délient « personne ici n’est contre le président de la République, c’est notre chef. Mais quand même, il doit montrer qu’il aime les Gabonais avant tout au lieu de tout donner aux étrangers qui nous narguent », se plaint l’un des diplomates. Et de poursuivre « alors que les Gabonais sont sans emploi et qualifiés, Mme l’Ambassadeur a fait nommer un conseiller protocole qui n’a aucune formation de base, ne connaît même pas la déontologie administrative, incapable de faire une note verbale. Son rôle c’est le mensonge au quotidien avec sa copine. Ici, c’est la belle vie pour eux et nous n’avons que nos yeux pour pleurer. Nos dirigeants préfèrent travailler avec les étrangers et non les Gabonais ». Plus loin, notre interlocuteur révèle que « le ministre des Affaires étrangères est ici toutes les semaines et les gens se demandent s’il travaille maintenant à l'Ambassade du Gabon à Paris, avec un bureau au 8ème étage en compagnie de sa belle-sœur et son associée avec laquelle elle travaille tous les jours ; le conseiller protocole, toutes les deux Congolaises. Moubelet Boubeya est de nouveau ici depuis le week-end en transit à Paris et à destination des Etats-Unis puis retour à Libreville via Paris. Ces gens jouissent vraiment du Gabon comme ils veulent ».

Ali Bongo est roulé dans la farine par ses propres collaborateurs.

Quel Gabon voulons-nous réellement ?

Au regard de tout ce qui précède, si contacté, le réceptionniste a refusé de nous passer Mme l’Ambassadeur pour avoir sa version des faits, la question est : quel Gabon voulons-nous réellement ? Tant, au-delà de l’impression, la triste et très dangereuse réalité aujourd’hui est là : dans une même nation, depuis 2009, il y a les bons Gabonais, ceux qui ont droit à tout, à qui on tolère tout, même la possibilité de détruire les vies d’autres compatriotes et les citoyens de seconde zone qui survivent avec peu et n’ont aucun droit mais plutôt le devoir de se taire, même s’ils sont victimes des injustices. Sinon, en dehors de prendre la route de l’exil, il devra compter ses jours dans un environnement impitoyable.

Signe des temps, pendant que les Bulabula s’encanaillent avec les fonds publics – alors qu’elles pouvaient se contenter de gérer les entreprises de leur défunte mère, Bahati Trading Company BTC, qu'elle fonde en 1986. Une structure créée pour la gestion entre autres, de son port industriel nommé « Christine Bahati » - les Jean Rémy Yama, la Conasysed, le Samtac, Fecorefi…triment pour avoir simplement de quoi prendre un taxi. La nature est donc cruelle. Comment naître Gabonais doit-il devenir un cauchemar au lieu d’être un privilège ? Pitié pour ce peuple qui n’a pourtant rien fait de mal à personne !

Les Faustin Boukoubi (président de l’Assemblée nationale), Lucie Mboussou (président du Sénat), Marie Madeleine Mborantsuo (président de la Cour constitutionnelle) …sont donc interpellés : c’est bien les choses comme ça ? Le Gabon, notre pays à tous, ne mérite-t-il pas une meilleure gestion ? Etes vous fiers de la situation actuelle ?  

Dieu vous voit !

Nicolas Ndong ESSONO

  

 

Article du 20 septembre 2021 - 4:53pm
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