Sénégal : Macky Sall entièrement conquis par le démon du troisième mandat

Par Brandy MAMBOUNDOU / 01 aoû 2022 / 0 commentaire(s)
Macky Sall est ivre des privilèges du pouvoir. Il risque de s'accrocher.

Les résultats tant attendus des élections législatives d’hier donneront définitivement une indication au président sénégalais sur son avenir politique. Devra-t-il ou non se représenter en 2024 pour un troisième mandat, au risque de subir un coup d’Etat comme dans les autres pays de l’Afrique de l’Ouest ?

« Je répondrai à cette question après les législatives. Il sera alors temps de fixer le cap pour 2024 », avait déclaré Macky Sall, dans une interview accordée à l’hebdomadaire Jeune Afrique en mai dernier, sur la question de son souhait de briguer ou non un troisième mandat à la tête du Sénégal, comme l’ont fait Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire et Alpha Condé en Guinée. Si sa coalition politique « Benno Bokk Yaakaar » obtient la majorité des 165 sièges à l’Assemblée nationale à l’issue des législatives en cours. Macky Sall élu en 2012 et réélu en 2019 pourrait compter sur le Parlement pour modifier la Constitution et légitimer sa candidature à un troisième mandat. Selon l’actuelle Constitution sénégalaise, nul ne doit dépasser plus de deux mandats consécutifs.

C’est donc à raison que l’on estime que l’ombre de la présidentielle de 2024 plane déjà sur le Sénégal. Les sept millions d’électeurs appelés à élire les députés lors de ces législatives décideront sans doute de la suite qui sera réservée à une éventuelle modification de la Constitution. A moins de deux ans de l’élection présidentielle, l’opposition veut absolument mettre les législatives à profit pour imposer une cohabitation à Macky Sall, qui a promis : « Je nommerai le Premier ministre dans le camp qui remporterait le plus de députés ». Ces législatives auront donc une valeur de test pour le parti présidentiel, déjà fragilisé par un revers électoral lors des élections municipales en mars dernier. L’opposition avait alors acquis plusieurs localités stratégiques comme la capitale Dakar et Ziguinchor, le fief de son plus dangereux challenger Ousmane Sonko. Celui, qui dirige la principale coalition de l’opposition, Yewwi Askan Wi, a assuré : « Si Macky Sall perd les législatives, il ne parlera plus de troisième mandat ». Les enjeux de ces législatives sont donc très considérables et pourraient décider de l’avenir politique de Macky Sall et de sa coalition « Benno Bokk Yaakaar ».

Dans tous les cas, le président sénégalais sait que l’obsession du 3ème mandat en Afrique de l’Ouest se transforme souvent en coup d’Etat.

Vichanie Mamboundou

Article du 1 août 2022 - 10:03am
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