Pas de surprise, mais une colère certaine. L’annonce de la candidature de Mahamat Idriss Déby, le week-end écoulé, à la présidentielle du 6 mai prochain n’a surpris personne au Tchad. Cependant, elle a provoqué la colère de l’opposition, qui y voit un « leurre » et une trahison de la promesse de l’actuel président de transition de ne pas briguer une candidature.

Lorsqu’il a pris la tête du pays, après la mort de son père en 2021, Mahamat Idriss Déby avait promis de ne pas se présenter à la présidentielle. Cette promesse avait été saluée par l’opposition et la communauté internationale, qui y voyaient une chance de retour à la démocratie après 30 ans de règne d’Idriss Déby.

Pour Neatobei Bidi Valentin, membre du Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP), la candidature de Mahamat Idriss Déby est un « faux serment » et une « dénigrement de la parole donnée ». Il estime que le chef de la junte militaire n’a jamais eu l’intention de quitter le pouvoir et que sa promesse n’était qu’une stratégie pour s’y maintenir.

Les partisans de Mahamat Idriss Déby, quant à eux, justifient sa candidature par les résolutions du dialogue national et la Constitution. Ils arguent que le chef de la transition a « très bien géré le pays » et qu’il est le mieux placé pour poursuivre son développement.

Brandy Mamboundou