Trois questions à Georges Bruno Ngoussi, Président de la Plateforme de la société civile
« On ne peut pas continuer à diriger le pays comme si on dirigeait son troupeau de moutons »
Gabonclicinfo : Vous venez d’effectuer une tournée du côté de l’Europe, quelles étaient les raisons de ce voyage ?
Georges Bruno Ngoussi : Je tiens dans un premier temps à vous remercier pour l’opportunité que vous m’offrez pour m’exprimer sur les sujets d’actualité de notre pays le Gabon. Comme vous le savez, nous assistons à des violations flagrantes de droit de l’homme dans notre pays. Il faut le rappeler, c’est depuis 2016. Mais, ces derniers temps, c’est devenu récurrent. Cela s’est aggravé par l’arrestation du président de la Dynamique Unitaire (DU) en la personne de Jean Rémy Yama. Suite à cette arrestation, nous avons entrepris une démarche de plaidoyer au niveau local. Nous sommes allés voir des autorités en place et les autorités diplomatiques. C’est suite à ces rencontres qui n’ont pas encore connu des suites favorables que nous nous sommes dits qu’il faillait effectuer un déplacement vers l’étranger pour suivre le travail qui a commencé au Gabon. Nous savons que le Gabon a ratifié des traités, lois et conventions internationaux. Ces traités et lois doivent pousser le Gabon à respecter les droits de l’homme.
Le climat social se détériore chaque jour. Vie chère, gestion approximative de la Cnss, la Cnamgs et la covid-19. Que dit la société civile ?
En tant que membre de la société civile, nous disons que nous n’allons pas nous décourager. Nous ne pouvons pas baisser les bras, car ce n’est pas en le faisant que nous allons pouvoir obtenir gain de cause. Nous ne pouvons que continuer à plaider. Nous ne pouvons pas parler des autres pays qui ont d’autres stratégies pour régler les revendications sociales. Nous ne connaissons pas les manifestations sociales de rue. Chez nous, ce n’est pas autorisé. Ce que nous pouvons faire, c’est justement parler. Si on arrive exactement en 2023, qu’on ne nous écoute pas, alors, on aura encore une autre opportunité d’expression qui est celui du vote. Quand bien même, nous savons que le vote, dans l’État que nous nous trouvons, ce sera impossible. C’est un vote voué à l’échec, car il serait perdu d’avance.
2016 est encore dans la tête des Gabonais. 2023 pointe déjà à l’horizon. Quel message adressez-vous à l’ensemble des tenants du pouvoir pour ne plus subir des évènements traumatiques ?
Étant serviteur de Dieu, je pense que le message qui me semble bon à véhiculer est un message d’amour. Un message d’amour qui consiste à dire à tout le monde de se sentir Gabonais. Et si nous tous nous sommes Gabonais, nous devons savoir qu’il n’y a pas des Gabonais plus que les autres. À ce titre, nous devons nous écouter. Mais on a l’impression que dans le camp d’en face, les gens ne veulent pas entendre ce message. Nous continuons à dire qu’il serait important et impérieux de nous écouter. On ne peut pas continuer à diriger le pays comme si on dirigeait son troupeau de moutons. Je terminerai en disant qu’avant 2023, il faudrait qu’on se parle. D’autres se voilent la face pour ne pas voir le pire qui frappe déjà à l’œil nu. Je vous remercie.
Propos recueillis par Vichanie MAMBOUNDOU
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