Candidat pour un troisième mandat à sa propre succession, le bilan du président sortant est loin de parler pour lui. Pour beaucoup d’observateurs, sa réélection relèverait même de l’exploit.

Pierre Alain Mounguengui a officiellement déposé sa candidature le 14 mars dernier pour participer à la prochaine élection de la présidence de la Fédération gabonaise de football (Fégafoot), prévue pour le 16 avril 2022. L’ancien arbitre international vise un troisième mandat à la tête de l’instance fédérale. A-t-il des chances réelles de faire la passe de trois ? Beaucoup en doutent. Le bilan de l’homme à la fête étant très contesté par une bonne partie des acteurs du football gabonais. Les huit années passées à la tête de la fédération gérant le sport-roi étant jugées pour le moins mitigées, selon ses détracteurs.

Certes, le président sortant pourrait bien évoquer la crise sanitaire de la pandémie à Coronavirus pour se dédouaner. Mais pour bon nombre de ses détracteurs, l’argument serait très léger et ne tiendrait pas la route.

En effet, malgré les lourds investissements consentis par l’Etat, le football gabonais, sous le leadership de P-A M, n’a rien engrangé pendant ses deux précédents mandats. Comme si cela ne suffisait pas, l’expédition gabonaise lors de la dernière CAN au Cameroun, a été un fiasco administratif, avec l’affaire des primes réclamées par les joueurs à la veille du démarrage de la compétition. Le sursaut d’orgueil noté chez Les Panthères, sur le terrain, ne pouvant en aucun cas être mis à l’actif du dirigeant sortant et de son équipe de jouisseurs. 

Huit ans, sous Pierre Alain Mounguengui, n’ont pas permis au football gabonais d’éclore et de gagner les trophées. Ce n’est pas lors du troisième mandat que cela deviendra possible. Pis, il y a eu aussi cette affaire dite du « Capellogate », qui se présente comme une très mauvaise publicité pour l’actuel président de la Fégafoot.  Pierre-Alain Mounguengui ayant été par ailleurs abondamment cité par certaines sources proches de ce dossier, comme étant celui qui aurait couvert les sordides œuvres des personnes accusées de pratiques pédophiles sur des jeunes footballeurs gabonais avant et pendant ses deux mandats.

En plus de ces handicaps, Pierre-Alain Mounguengui va devoir batailler contre des postulants très en verve, qui ont pour ambition de faire plusieurs réformes pour l’amélioration du football national. Ce qui rendre la tâche très malaisée pour l’ancien arbitre international.

Brandy MAMBOUNDOU