Gabon : Biendi Maganga Moussavou bientôt à la tête de la CDC ?
Depuis son limogeage du gouvernement, son père ne décolère pas. Lors d’une causerie à Lébamba dernièrement, le bouvier de Moutassou a exigé qu’Ali Bongo trouve un point de chute à son fiston. Ce serait, dit-on, désormais chose faite, le prochain Conseil des ministres devant simplement entériner la nomination de Biendi à la CDC. Quand on dit aux gens de bien naître !
Expliquons simplement la situation : Biendi Maganga Moussavou, au regard de ses compétences - en termes de procédures, de recrutements et de stratégies ainsi qu’en matière de banque et d’investissement – acquises lors de son passage à UBA, occupe, dès janvier 2011, le plus tranquillement du monde les fonctions de Dga de la filiale gabonaise d’ORAGROUP, 4ème banque du pays.
Aussi, alors qu’il mène tranquillement sa vie, son destin va connaître un changement notable grâce ou à cause, c’est selon, des évènements meurtriers de la présidentielle de 2016. Au mois d’octobre de cette année-là, alors qu’Ali Bongo est secoué par une profonde crise de légitimité - Jean Ping ayant gagné cette consultation et revendiquant logiquement sa victoire – Pierre-Claver Maganga Moussavou lui apporte son soutien en refusant l’allégeance auprès de l’homme d’Omboué. Comme cadeau de cette félonie, le chef de l’Etat en difficulté nomme son fils, Biendi Maganga Moussavou, ministre de la Promotion des petites et moyennes entreprises, chargé de l’entrepreneuriat national.
Depuis cette date, à l’image de son père, le porc ne pouvant faire la majestueuse girafe et vice versa, Biendi Maganga Moussavou a fait couler beaucoup d’eau sous les ponts de Ngounié jusqu’à l’Estuaire. Par exemple, attiré par le lucre, il a démissionné du PSD familial pour intégrer le PDG et est devenu un Bongo Ondimba en s’attachant « la présence » régulière nuit et jour de la sœur… d’un certain Ali Bongo. Qui est fou ! Ainsi par le lien du mariage et grâce à la couverture d’une Bongo Ondimba, les Maganga Moussavou demeureraient à jamais sous les feux des projecteurs.
L’école de la vie réelle et non celle du respect des principes
Problème, même si sous le coup d’une émotion ses géniteurs ont boudé cette union, à l’épreuve du ratio bénéfice-indignité, ils ont compris que « leur fils » était un vrai stratège qui est à l’école de la vie réelle et non de celle du respect des principes. Alors, alors, lui, Pierre-Claver Maganga Moussavou, son père, a donné sa bénédiction pour cette relation incestueuse : Biendi Maganga Moussavou, le « neveu » d’Ali Bongo Ondimba, « partage » le même lit avec une certaine Alia Maéva Bongo Ondimba, « la propre sœur » d’Ali Bongo Ondimba. Cherchez l’erreur ! Mais chut ! Ne le demandez surtout pas à l’omniscient, l’omnipotent Pierre-Claver Maganga Moussavou ! Tout ou presque pour lui est à géométrie variable. Mais passons !
Pour sûr, c’est cet homme-là qui, alors que Biendi Maganga Moussavou a été limogé du gouvernement, sous les applaudissements de bon nombre de Gabonais, tel un serpent à qui la tête a été tranchée, demande instamment à Ali Bongo de trouver un point de chute à son fils. Le tort de l’actuel président de la République est d’avoir nommé « son neveu » alors qu’il gagnait bien sa vie à Orabank. « C’est, a-t-il dit au cours d’une causerie à Lébamba, Ali qui l’a pris de là où il était pour l’amener au gouvernement ». Et l’ancien Vice-président de la République de se montrer menaçant : « je demande que quand il (Biendi Maganga Moussavou, NDLR) cesse de travailler, qu’on sache où est-ce qu’il va aller et qu’est-ce qu’il va faire après parce qu’on ne jette pas les gens comme ça ».
Une victime : Patricia Danielle Manon, l’actuelle ADG de la CDC
Visiblement effrayé, pour une rare fois, selon nos informations, Ali Bongo aurait décidé d’accéder aux injonctions et aux menaces de Pierre-Claver Maganga Moussavou en faisant une victime : Patricia Danielle Manon, l’actuelle ADG de la Caisse de dépôt et consignations. Ainsi, secret de polichinelle, cette nomination risque de se matérialiser lors du prochain Conseil des ministres. D’autant plus qu’au sein de cette banque de l’Etat, un climat délétère y règne. Entre l’ego, le caractère fougueux et bien trempé de l’ex-collaboratrice de Jean Claude Oyima à BGFIBank et la volonté coûte que coûte d’une partie du personnel à exiger plus d’avantages, la confiance s’est étiolée et le point de non-retour atteint. Même si, faudrait-il le rappeler, Patricia Danielle Manon – qui ne fait pas la nouba avec l’argent des déposants – a obtenu de bons résultats, son départ serait une question de temps. Confirmant ainsi une réalité bien regrettable : le maintien ou pas à un poste au Gabon est loin d’être guidé par les résultats positifs ou négatifs mais par…rien !
Vivement que le Conseil des ministres se tienne le mardi 29 mars prochain ! Ainsi, en le nommant à la tête de la CDC, Ali Bongo Ondimba offrira un grand cadeau d’anniversaire à « son vrai beau-frère » et accessoirement « neveu » Biendi Maganga Moussavou. Il est né un 29 mars 1974.
Dans tous les cas, conscient de cette situation, lui, Pierre Claver-Maganga Moussavou, aurait volontairement « suspendu » toutes ses interventions publiques. Histoire de ne pas braquer, au dernier moment, Ali Bongo Ondimba. « Si cette nomination se matérialise, croit savoir un observateur de la vie publique gabonaise, PCMM va revêtir le costume de candidat de crédibilisation de la présidentielle de 2023 dont le rôle serait de reconnaître les résultats du candidat du PDG ».
Elzo Mvoula
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