Gabon : Imbroglio au sein de la communauté musulmane
Depuis le mardi 12 septembre, par un communiqué de presse, il aurait été décidé de retirer la présidence du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG) à Ismaël Oceni Ossa. Son remplaçant est le Gabonais Benyamin Emil Ondjoua Obola. Mais pour un autre groupe du CSAIG, sous la plume de son secrétaire général, Ahmed Zue Ndoutoumou, cette nomination ne serait régulière.
Ismaël Océni Ossa est-il toujours président du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon ou non ? Alors que la nomination de l’imam de Franceville, Benyamin Emile Ondjoua Obola, à la tête de ce mouvement religieux, paraissait acquise, une partie de cette communauté s’opposerait à cette décision. Pour le secrétaire général du CSAIG, les évènements politiques intervenus dans le pays n’auront en rien remis en cause les règles établies. « La charte de la communauté musulmane du Gabon est la plus haute institution de la communauté musulmane du Gabon. Il (le Raïs) est reconnu unanimement comme étant la personne la plus apte à servir la communauté à un moment donné. Cette aptitude religieuse, matérielle ou sociale. Il ne peut être fin aux fonctions du Raïs de la communauté sauf en cas de démission volontaire ou de circonstances exceptionnelles ». Dans le cas contraire, c’est par un congrès extraordinaire ayant pour objet la désignation d’un nouveau Raïs de la communauté, dans un délai qui n’excède pas six mois, qui s’impose.
Après cette mise en lumière de la charte de la communauté musulmane, il apparaît clairement qu’aucun groupe de musulmans ne peut s’arroger le droit de désigner un membre du CSAIG, notamment un président, en dehors des règles en vigueur contenues dans la charte. « Par conséquent, le Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon tient à informer l’ensemble des musulmans et l’opinion nationale et internationale que les déclarations faisant état de la nomination d’un nouveau président de l’institution sont. Non-fondées. Elles ne reflètent en aucun cas la position officielle de l’institution islamique du Gabon, ni celle de la communauté musulmane dans son ensemble et en définitive n’engagent que leurs auteurs ». Cette mise au point vient embrouiller encore plus une situation qui n’était déjà guère claire depuis des années.
Tout de même : « Le Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon assure l’ensemble de la communauté du Gabon que toutes les décisions futures seront prises dans la transparence et dans le respect des lois de la République, des règles de notre communauté et des principes qui gouvernent notre religion », rassure Ahmed Nzue Ndoutoumou, secrétaire général du CSAIG.
Cette déclaration vient donc de mettre en cause la nomination de l’imam de Franceville, Benyamin Emile Ondjoua Obola, à la tête du CSAIG. Mais il reste à l’autre frange d’éclairer la lanterne des autres musulmans. Car, on s’en doute bien : ceux qui sont à la base de la nomination du nouveau président du CSAIG auront certainement leur mot à dire. Pour le moment, la communauté est entrée dans un imbroglio qui ne pourrait avoir un dénouement qu’après le congrès extraordinaire à venir.
Elzo Mvoula
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