Gabon : Cinq partis de l’opposition émettent quelques pistes de solutions face aux lendemains électoraux meurtriers

Par Brandy MAMBOUNDOU / 28 avr 2022 / 0 commentaire(s)
L’opposition réfléchie sur l’amélioration du système électoral au Gabon.

L’histoire des présidentielles au Gabon bégaie toujours, depuis 1990. Entre résultats contestés, violences à tous les niveaux, parfois des morts…ces élections ont toujours été des moments de toutes les peurs. Pour y mettre fin à cette lugubre tendance, l’opposition a sa recette.

La liste des partis politiques de l’opposition qui réfléchissent sur l’amélioration du système électoral au Gabon s'allonge au fil des jours qui passent. Partis sur la base de trois (3) lors de la journée des parlementaires de l’opposition à Lambaréné le week-end écroulé, ils sont désormais au nombre de cinq (5). Il s’agit de Les Démocrates (LD), le Rassemblement des patriotes républicains (RPR), le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), le Rassemblement pour le Gabon (RPG) et l’Union nationale.

Ces différentes formations politiques ont organisé une conférence de presse, le mercredi 27 avril 2022 à Libreville, dans l’optique de présenter à l’opinion nationale et internationale les conclusions des réflexions issues du comité ad hoc qui s’est penché sur les questions très sensibles du processus électoral en République gabonaise.

En effet, à entendre Mme Paulette Missambo, présidente de l’Union nationale (UN), par ailleurs la Porte-parole des formations politiques, le problème des échéances politiques réside dans le système électoral. « Les élections organisées dans notre pays ont été marquées par la fraude et la contestation des résultats. Plus particulièrement, les présidentielles se sont invariablement soldées par d’épiques contentieux post-électoraux et une répression sanglante. En parlant spécifiquement du système électoral, nous pensons aussi bien au Code électoral, à la loi spéciale sur l’élection du président de la République, qu'aux différents décrets ou institutions et instances telles que la Cour constitutionnelle, le gouvernement et le Centre gabonais des électeurs (CGE) », a-t-elle rappelé.

Aujourd’hui, pour les partis de l’opposition, l’heure est venue de mettre en place des mécanismes pour qu’enfin, plus jamais les évènements de 2016 ne se reproduisent et que l’alternance tant souhaitée par une bonne partie du peuple Gabonais ne soit plus qu’un simple rêve. C’est pourquoi ils proposent par exemple, le transfert de toute la compétence en matière électorale au centre gabonais des élections (CGE) ; l’implication de tous les partis politiques à toutes les phases du processus électoral ; la nécessité d’inclure les magistrats en activité au poste de président du CGE et de ses démembrements. A cela, ils souhaitent également qu’il y ait la transmission de la liste électorale à tous les partis politiques et sa publication sur le site web du CGE ; l’inclusion de la présence des observateurs internationaux indépendants dans l’observation du processus électoral, pour ne citer que ceux-là.

Pour rappel, depuis la mise en place du multipartisme au Gabon, jamais une élection présidentielle ne s’est passée sans contestation. Les différents candidats ont toujours crié au « vol » de victoire. Le cas le plus récent, à savoir celui de 2016 dont le candidat unique de l’opposition, en la personne de Jean Ping qui continue de réclamer sa victoire « volée ». Question : Ali Bongo et ses soutiens tiendront-ils compte de ces propositions pour favoriser des élections sans contestations ?

Brandy MAMBOUNDOU

 

Article du 28 avril 2022 - 1:01pm
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