Gabon : Entre malversations financières, nominations hasardeuses... la Cnss dans la tempête
Pour éviter un naufrage de cette structure, les partenaires sociaux, Synaret et l'Uatc interpellent le président de la République et le parlement. Auront-ils gain de cause ? Pourquoi pas !
Salaires colossaux... Difficultés à payer les pensions retraite... Investissements jugés illicites, des …malversations financières à n’en plus finir et décriées ici et là…
Ce n'est un secret pour personne. La Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) est au bord du gouffre. Cet organisme qui faisait autrefois la fierté du Gabon semble être aujourd'hui un sujet de préoccupation.
En cause, le management « douteux » des nombreux directeurs généraux qui se sont succédé à la tête de l'institution et un conseil d'administration qui ne servirait quasiment à rien, sinon à percevoir des salaires et autres avantages mirobolants. C'est l'amer constat fait par le Syndicat national des retraités du parapublic et du privé ( Synaret) et l'Union des anciens travailleurs de la Cnss, lors de leur point de presse jeudi 28 octobre dernier à Libreville.
Des travaux lancés, mais toujours non livrés
Une entreprise est appelée à s'étendre. Mais la vitesse à laquelle se sont livrés les responsables de la Cnss pour prétendre y arriver laisse plus ou moins perplexe. Des sommes faramineuses ont été injectées dans le vide. Des travaux lancés sans appel d'offres et même sans avis du Conseil d'administration.
« Le cas du quartier Matanda à Port-Gentil avec le projet de construction d'un siège provincial pour un coût de 5,500.047.237 milliards de francs CFA. Pour ce chantier, l'entrepreneur a perçu une avance de 2,494.345.460 milliards de francs CFA. Ce marché, passé de gré à gré, n'est pas allé à son terme », a dénoncé le porte-parole des deux formations syndicales.
Autre projet non abouti, un immeuble commercial à usage locatif à Port-Gentil R+2, qui aurait coûté 4,023.238.954 FCFA. Pire, l’immeuble R + 8 à Libreville de la direction générale, prévu au départ en R + 3, et dont les travaux s'élèveraient à plus de 4 milliards, est toujours non livré. Selon les syndicalistes, lors de la modification du plan, les études géotechniques n’auraient pas été prises en compte. Conséquence : l'immeuble reste inexploitable.
L'épineux problème de la masse salariale
Certains responsables avaient fait croire autrefois, que les difficultés financières de la Cnss émanaient de ses hôpitaux qui, arguaient-ils, étaient des gouffres à sous. Sauf que plusieurs années après la liquidation, entre autres, de la Fondation Jeanne Ebori de Libreville, de l’Hôpital pédiatrique d’Owendo et de l’Hôpital Paul Igamba de Port-Gentil, structures sanitaires de référence à l’époque, on constate malheureusement que la Cnss n’a toujours pas sorti la tête de l’eau.
Avec ses hôpitaux, la CNSS avait un effectif de 2200 agents dont plus de 1200 avaient été licenciés. Mais curieusement, l’institution compte plus de 2600 salariés actuellement. Soit une augmentation de plus de 1000 agents, avec son corollaire : l'explosion de la masse salariale, à cause des recrutements fantaisistes et inexplicables.
« Le ratio fait ressortir un poste pour trois (3) agents. Cela démontre à suffisance que la direction générale de la Cnss n'a ni vision, ni gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Les descriptions des postes sont rendues nécessaires, en vue d’établir la relation emplois et compétences avec, à la clé, une bonne grille de salaires », indique le porte-parole.
Dès lors, le Synaret et l'Uatc soupçonnent une complicité passive entre la tutelle et des membres du Conseil d'administration, qui refuseraient de suivre au quotidien le fonctionnement et la gestion de la Cnss qui leur incombe.
Les retraités exigent d'être payés à bonne date.
Aussi, pour un retour à la normale, les partenaires sociaux et anciens travailleurs de la Cnss exhortent-ils la direction générale à respecter scrupuleusement les engagements sur le paiement des pensions de retraite le 5 de chaque mois, sur toute l’étendue du territoire national.
En outre, ils interpellent Ali Bongo (président de la République), qui va de sommet en sommet, de Ryad en Arabie Saoudite à Glasgow en Ecosse, sans apport véritable pour le développement du Gabon, ainsi que le parlement gabonais, pour sauver la Cnss, dans la mesure où il s'agit d'une question nationale.
Question : Le Dg actuel de la CNSS n’est-il pas sur une chaise éjectable ? C’est tout comme…
Brandy Mamboundou
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