Le jeudi 28 septembre 2023, le Syndicat libre des agents de la mairie de Libreville (Sylaml), par la voix de son président, Joe-Fred Madouta, a tiré la sonnette d’alarme quant au futur de cette collectivité locale. Ne voulant plus tomber dans les mêmes travers des précédentes équipes, il en appelle à l’envoyé du Comité pour la transition et la réhabilitation des institutions à ne pas écouter tous les « maîtres chanteurs » qui n’hésiteront pas un seul instant à l’induire en erreur.

Dans ses déclarations, le délégué spécial à la mairie de Libreville, le général Judes Ibrahim Rapontchombo, semble démontrer sa volonté à redorer le blason de cette administration qui est fortement terni par la magouille, la mal gouvernance, des détournements et bien d’autres actes inciviques, pour ne pas citer la grande escroquerie. Ne souhaitant pas voir cette volonté s’estomper en si bon chemin, Joe-Fred Madouta et ses collègues du Sylaml ont invité le CTRI à rester focalisé sur ses objectifs à atteindre et à poursuivre les enquêtes. « Nous avons, par exemple, du mal à croire que l’ancienne DGF écrouée soit la seule responsable des détournements massifs des finances municipales. Nous savons que c’est une chaîne, tous les maillons de cette chaîne doivent être interpellés. Autrement, c’est une insulte à l’intelligence commune, car il ÿ a un ordonnateur des crédits municipaux et un comptable. Le comptable ne peut faire toutes les étapes de la procédure sans complices (donneur d’ordre et exécutants). À ce niveau, ils ont tous péché, beaucoup sont complices, soit par action, soit par inaction. C’est une chaîne mafieuse qui débute au cabinet du maire de Libreville en passant par le secrétariat général, les directions générales jusqu’à la Recette perception municipale de la commune de Libreville », a-t-il lancé.

Outre l’aspect financier, les partenaires sociaux interpellent déjà les autorités de la mairie de Libreville sur la composition des futurs responsables des autres mairies dans l’ensemble du pays. Pour Joe-Fred Madouta, dans les nominations qui pourraient suivre, les employés municipaux, qui connaissent bien les problèmes des maires, ne doivent pas être mis à l’écart au profit des politiques, encore moins de la société civile. « La mairie de Libreville dispose de cadres bien formés et qui connaissent du bout des doigts les subtilités du fonctionnement des collectivités locales. Nous espérons que le Chef de l’État, Son Excellence le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema saura, avec monsieur le président de la délégation spéciale de la commune de Libreville, trouver une solution pour impliquer les agents municipaux dans le processus que nous soutenons fortement, tout en prenant les décisions qui s’imposent pour ramener un fonctionnement régulier, normal et républicain de l’administration municipale », a indiqué le syndicaliste.

Brandy Mamboundou