Gabon : « kidnapping » et Séquestration de Jean Rémy Yama au B2

Par Nicolas NDONG ESSONO / 02 mar 2022 / 0 commentaire(s)
Jean Rémy paierait le prix de son engagement à défendre les causes nobles.

Depuis dimanche dernier, plusieurs leaders de la société civile et des syndicats sont toujours devant les locaux de ce service militaire. L’interpellation du président de Dynamique unitaire, l’une des confédérations syndicales des plus influentes et puissantes du pays, fait couler beaucoup d’encre et salive.

Une arrestation dont les mobiles auraient pour origine un contentieux entre la société civile immobilière (SCI) Serpentin – dont il est l’un des co-gérants – et quatre de ses adhérents, et dont les poursuites auraient été même déjà classées sans suite depuis 2019. Pour ses collègues de la lutte syndicale, ceci ne serait qu’une forme d’intimidation et un acharnement contre une personne qui dérange le système en place.

C’est pourquoi, dénonçant « les conditions humiliantes » de son arrestation à l’aéroport Léon Mba dimanche dernier, ses compagnons de la lutte syndicale, notamment Mathurin Ovono Ebe (Président du Snec-UOB), Erick Otsetse, Chantal Makosso et Roger Ndong Abessolo (vice-président de la DU), campent aux abords de ce redouble service répressif du système en place.

La détention de Jean Remy Yama fait penser qu’au Gabon, dénoncer certains faits, qui paraissent pourtant anormaux aux yeux de tous, serait généralement mal perçu par les tenants du pouvoir. Ceux-là qui ont le courage de donner leur point de vue sont dès ce moment taxés « d’opposants », donc à la merci de la meute aux ordres. En gros, aucun Gabonais ne devrait plus s’opposer à la mauvaise gouvernance.

La « séquestration » dont est victime actuellement le leader de la DU en est la preuve. « Cette séquestration est une intimidation ayant pour but le musellement des organisations de la société civile, des défenseurs des droits humains et syndicalistes », a souligné l’un des membres de la centrale syndicale. Avant d’ajouter : « qu’il est inconcevable qu’au prétexte fallacieux d’une prétendue affaire de droit commun ne peut même pas considérer une infraction pénale, l’on instrumentalise les services de sécurité pour séquestrer d’honnêtes citoyens ».

Aux dernières informations, Jean Remy Yama devrait rencontrer son avocat dans la journée. Le procureur pourrait procéder à sa relaxation. Car, quoique l’on dise, c’est le Gabon qui recule en matière de démocratie. Ce qui n’est point un bon point pour un pays qui souhaite intégrer le Commonwealth.

Nicolas Ndong Essono

Article du 2 mars 2022 - 10:37am
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