Le mardi 21 mai dernier, Charles Moussavou, président-fondateur du Parti nationaliste gabonais (PNG), a exprimé son désaccord, lors d’une conférence de presse à Owendo, sur la proposition de suspension temporaire des activités des partis politiques au Gabon.

Cette proposition, issue du rapport final du dialogue national inclusif (DNI) remis au président de transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, le 30 avril dernier, a suscité de vives réactions au sein de la classe politique gabonaise. En effet, Charles Moussavou a dénoncé cette proposition comme une tentative de musèlement de l’opposition et de faire taire les voix discordantes.

 Il a rappelé que le 30 août dernier, jour de la prise du pouvoir par les militaires, avait été accueilli avec enthousiasme par le peuple gabonais, qui y voyait l’espoir d’un renouveau démocratique. Or, selon lui, la proposition de suspendre les partis politiques va à l’encontre de cet espoir et risque de conduire à une nouvelle impasse politique.

Le leader du PNG a également critiqué le fait que les responsables de la corruption et des maux qui rongent le Gabon soient toujours au pouvoir, alors que ce sont les partis politiques qui sont pris pour cible. Il a appelé les autorités à s’attaquer aux vrais problèmes du pays au lieu de chercher à museler l’opposition.

 La sortie médiatique de Charles Moussavou intervient alors que la proposition de suspension des partis politiques devrait être présentée au Parlement dans les prochains jours. Il reste à savoir si cette nouvelle prise de position pourrait avoir une influence sur le vote des parlementaires. Certainement pas, vu l’enthousiasme du peuple à l’annonce de cette mesure, la cause serait déjà entendue.

Elzo Mvoula