Le premier ministre n’a pas fait dans la langue de bois le 17 mars dernier en rencontrant les fonctionnaires du département des Transports. On eut dit que les premiers éléments de l’enquête pour éclaircir les conditions dans lesquelles le ferry Esther Miracle a sombré dans la nuit du 8 au 9 mars dernier au large de Libreville, faisant pour le moment officiellement 21 morts et 16 disparus l’ont mis hors de lui. Il a clairement dénoncé le laxisme dans les procédures administratives du ministère.

« Trop souvent, les actes administratifs et autres agréments ou autorisations sont délivrés sans examen rigoureux ni contrôle des pièces fournies au dossier au mépris de l’intérêt général ». Il ne pouvait guère mieux dénoncer la corruption qui est devenue, a ce qu’il a laissé entendre, une pathologie qui gangrène cette administration et l’ensemble du service de l’Etat. « Cet événement malheureux (e naufrage de l’Esther Miracle) doit servir à tous les gestionnaires des affaires publiques »_. D’autant a-t-il promis que tous les responsables à quel que niveau que ce soit de ce drame seront punis.

L’affaire continue donc de faire des vagues dans le pays. Brice Paillat, le ministre des transports a démissionné de ses fonctions. Il est la victime collatérale la plus haut placée de la catastrophe. Le parquet qui s’est auto saisi de l’affaire annonce de son côté la garde à vue de 33 personnes directement ou indirectement liées à la catastrophe. Il y est cité le Directeur Général des Transports, en plus de l’équipage du chalutier qui se trouvait à quelques brasses de l’Esther Miracle quand il demandait du secours, dont les naufragés affirment avoir vu les balises lumineuses mais qui a ignoré leurs appels.

Vichanie Mamboundou