Ils réclament, depuis bientôt deux ans leurs bourses d’études. Ces derniers jours, la tension est montée d’un cran. Symbole de cette situation, les affrontements entre ces apprenants et les forces de l’ordre dans la capitale gabonaise.

Que se passe-t-il dans la République ? Sauf à se mentir à soi-même, quelque chose ne tourne pas rond. Ce d’autant que depuis quelque temps, le gouvernement éprouve des difficultés à assumer ses charges. Des retards sont ainsi enregistrés dans le payement des bourses de plusieurs étudiants de l’étranger ainsi que ceux du Gabon. La promotion de nouveaux bacheliers, quant à elle assure ne rien avoir perçu depuis bientôt deux ans.

L’attente dure, mettant à rude épreuve les nerfs de nouveaux boursiers. Une partie d’entre ceux-ci, inscrits à l’Université Omar Bongo (UOB) sont montés au créneau en observant un mouvement de grève, le lundi 16 mai dernier devant l’entrée de l’université pour exiger du gouvernement des actions fortes à leur sujet. En 2021, le ministère de l’Enseignement supérieur a, une seconde fois, revu les conditions d’attribution des bourses. Pour prétendre à ces allocations, il faudrait désormais avoir la moyenne de classe annuelle, obtenir son bac et être âgé de moins de 22 ans dans l’enseignement général et 26 ans dans l’enseignement technique.

« Nous avons été notifiés des nouvelles conditions en fin d’année scolaire dernière, en pleine composition du bac. À cette période, beaucoup ne pensaient plus aux moyennes de classe, mais étaient concentrés sur leur examen. Nous aurions dû avoir ces informations en début d’année scolaire pour savoir à quoi nous en tenir, notamment ce qui concerne la moyenne de classe annuelle », a regretté un étudiant, avant de conclure : « Car, beaucoup privilégient le bac, qui est la clé pour accéder à l’université, et non les moyennes de classe ».

Parmi les nouveaux bacheliers, il y a également ceux qui viennent de l’intérieur du pays, laissant leurs familles dans les provinces, ils comptent sur cette bourse pour vivre. Or, depuis plus d’un an, aucune action n’est faite. « Beaucoup d’étudiants viennent de l’intérieur du pays et compte sur ces allocations pour joindre les deux bouts. Vivement que les autorités revoient leur copie en matière d’attribution de la bourse », a souhaité une étudiante.

Du coup, combien de mouvements d’humeur vont-ils organiser avant d’avoir gain de cause ? Là est toute la question. 

Brandy Mamboundou