Les recherches pour retrouver les 16 disparus manquant à l’appel des survivants et des corps retrouvés se sont poursuivis dans la journée du 17 mars, une semaine et un jour après le naufrage de l’Esther Miracle. Les plongeurs repartis inspecter l’épave du bateau qui repose à 30m de profondeur n’ont ramené aucune nouvelle victime à la surface.

Le point fait au quotidien par les équipes de recherche révèle que l’accès à certains compartiments de l’épave est entravé par des obstacles qu’ils n’ont pas pu déblayer du fait de leur volume et de leur poids. Il est donc tout à fait probable que ce soit dans ces compartiments que les victimes manquantes sont emprisonnés.

Mais alors que la promesse faite aux parents par le gouvernement d’aller jusqu’au bout de ce qui est faisable pour sortir ces corps devrait s’orienter vers le renflouement qui nécessite plus de moyens se crée un sujet de mésentente entre les deux parties. Le lieu de regroupement de ceux qui attendent des informations de leurs proches disparus a été délocalisé. Il part du Port Môle pour le siège de la Croix Rouge au centre-ville. Les parents n’auraient été ni consultés, ni informés de cette décision. Tout juste ont-ils constaté, aux témoignages de certains d’entre eux, que les tentes qui les abritaient étaient démontées de cet endroit qui leur servait de regroupement et qui avait revêtu d’autant la valeur symbolique de la solidarité populaire qui leur avait été exprimée, et même affectif postmortem pour leurs parents disparus.

Certes la mobilisation s’essouffle neuf jours après le drame. Certains parents y ont cependant maintenu leur regroupement, quitte à braver les intempéries. D’autant que le gouvernement aurait décidé d’ériger une stèle du souvenir au même endroit. Une incohérence qu’ils dénoncent tout en déplorant le fait accompli qui subodorerait un abandon des recherches qui ne dit pas son nom.

Brandy Mamboundou