Dans sa dernière prise de parole sur les réseaux sociaux, le 06 mai 2023, le candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle n’est pas allé avec le dos de la cuillère après la conférence de presse animée par le ministre de l’intérieur, Lambert Noël Matha au sujet du lancement des révisions des listes électorales en République gabonaise.

Devant les hommes et femmes des médias, le ministre de l’Intérieur, Lambert Noël Matha, c’est fait le devoir de fixer le cap au sujet de l’opération qui vise à mettre à jour les listes électorales. Un discours qui peine à convaincre certains leaders politiques. En effet, l’ancien premier ministre, Raymond Ndong Sima ne digère pas le fait que les cartes de séjour soient établies et non les cartes nationales d’identité. « Chacun sait que ce ne sont pas les moyens techniques qui font défaut. Techniquement, on établit dans le même temps des cartes de séjour aux expatriés. Il s’agit bien d’un choix politique délibéré de placer une partie de la population en situation d’infériorité administrative et de favoriser le flou à l’occasion des opérations d’enrôlement et de vote. Personne ne demande au ministre de l’intérieur qui avait fait la promesse de relancer l’établissement de ces cartes d’identité nationales. Qu’en est-il de sa promesse ?» s’est indigné l’économiste de formation.

Outre le mystère qui plane autour de l’établissement de la carte d’identité nationale, l’ancien Premier ministre craint un agenda caché concernant les élections de la part des tenants du pouvoir. « C’est ensuite un calendrier électoral délibérément dissimulé. A cette date, le pouvoir seul sait si les trois élections auront lieu séparément ou conjointement. Seul, il sait si l’élection présidentielle se tiendra avant les deux autres. Il sait seul à quelle date, ou à quelles dates elles auront lieu. Donc, seul le groupe de partis au pouvoir se prépare avec des informations certaines sur ces élections. Ce n’est pas exactement de l’équité démocratique », a-t-il lancé.

Pour Raymond Ndong Sima, le bilan quasiment inexistant d’Ali Bongo, après quartorze année de règne, serait l’un des points de cette « cacophonie ». Car, dit-il, « si la gouvernance du mandat qui s’achève avait été aussi performante qu’on la vante, le chômage ne serait pas aussi important que celui qui frappe si durement une partie croissante de la population. La situation dans les hôpitaux ne serait pas celle qui se vit et où, à l’hôpital général de Libreville par exemple, on en est à repousser des malades qui arrivent aux urgences dans la nuit ».

Brandy Mamboundou