Mercredi  17 mai 2023, SOS Prisonniers Gabon dit avoir saisi le commandant en Chef de la Sécurité pénitentiaire, pour porter à sa connaissance des faits d’escroquerie sur une détenue qui était dans l’obligation de se rendre à l’hôpital.

Les nouvelles qui proviennent souvent de la prison centrale de Libreville laissent bon nombre de lecteurs dans la stupeur. Entre les agressions de certains détenus et le fait de payer des sommes d’argent juste pour se rendre dans une structure hospitalière, on a l’impression que le pays est sans doute sur le point de toucher le fond. En effet, d’après l’ONG que dirige Lionel Engonga, une détenue aurait payé au total  20. 000 FCFA  pour le  « carburant » pour être conduite à l’hôpital.

 En effet, depuis quelques semaines, la détenue susmentionnée souffrirait des problèmes dentaires. Après avoir été auscultée au sein de l’infirmerie de la prison centrale de Libreville,  la prise en charge  de ses soins de santé ont nécessité qu’elle rencontre un médecin spécialisé pour l’extraction de sa dent.  « C’est ainsi que pour l’évacuer sur l’hôpital, un agent lui aurait exigé de payer 5.000 FCFA pour le carburant. Elle a donc obtempéré en lui remettant la somme exigée. Mais une fois à l’hôpital, le rendez-vous aurait été reprogrammé. Elle devra donc débourser, une fois de plus, la somme de 5.000 francs pour le deuxième rendez-vous médical. Ce même impératif se répétera une troisième fois, avec, bien entendu, le paiement des 5000 fcfa pour le carburant », a dénoncé le président de SOS Prisonniers Gabon.

Avant d’ajouter : « Le vendredi 12 mai, la détenue devrait encore aller à l’hôpital pour la quatrième fois, elle aurait encore payé la somme de 5000 fcfa pour le carburant.  Mais pour des raisons indépendantes de sa volonté, elle ne s’est plus rendue à l’hôpital. C’est ainsi qu’elle aurait demandé la restitution de son argent, vu qu’elle n’a plus été conduite à l’hôpital». Devant cette situation qu’il qualifie de « honteux », SPG souhaite l’ouverture d’une  enquête impartiale afin que les auteurs répondent de leurs actes et qu’ils remboursent les 20.000 FCFA que la détenue aurait déboursé pour le fameux carburant, sans subir ni menace ni intimidation.

Vichanie Mamboundou