Le parti Réagir dresse un tableau sombre du Gabon

Par Nicolas NDONG ESSONO / 30 juin 2022 / 0 commentaire(s)
Réagir a fait des propositions sur la réforme de la loi électorale devant la presse

Ce mercredi 29 juin 2022, le Bureau exécutif du parti de la Réappropriation du Gabon pour son Indépendance et sa Reconstruction (Réagir) a organisé un déjeuner de presse. Au cours de cette rencontre avec les hommes et femmes des médias, ce parti de l'opposition a passé au microscope les récents événements de l’actualité.

En portant un regard analytique sur le Gabon, personne ne peut se satisfaire du climat qui prévaut. De cet amer constat, nombreuses sont les voix qui se lèvent pour, non seulement dénoncer la morosité socio-politique et économique ambiante, mais également proposer des pistes de solution pour  une sortie crise d'ici  2023, année électorale qui arrive à grands pas.

Un pays à l'agonie

Pour le bureau exécutif du parti Réagir, le Gabon agonise chaque jour davantage. Ceci se matérialiserait par la faillite quasi généralisée des principales institutions régaliennes du pays, à l'instar de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) et la Caisse nationale d'assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs), les grèves endémiques au sein des services de l'administration. « Chaque semaine, des détournements massifs sont constatés au sommet de l'État dans l'impunité totale, en violation des règles au point de voir le Fonds monétaire international (FMI) sortir de sa réserve pour dénoncer l'opacité ayant entouré la gestion des fonds alloués durant la crise sanitaire qui a paralysé notre pays durant deux ans», a fait observer François Ndong Obiang, président dudit pari lors de sa prise de parole.

Améliorer le processus électoral

Outre les maux récurrents relevés, Réagir, qui entend prendre une part active lors des prochaines élections couplées de 2023, n'a pas manqué de soulever l’épineux problème de l'alternance tant souhaitée par une bonne partie du peuple gabonais. Comme ses aînées, cette formation politique a élaboré un mémorandum qui viserait à améliorer le processus électoral toujours remis en cause depuis les années 90 jusqu'à nos jours. De la révision annuelle, en passant par les modalités et les conditions d'inscription, sans exclure les critères d'éligibilité, tout a été passé au peigne fin. En ce qui concerne, par exemple, les opérations post-électorales au sujet du dépouillement et l’annonce des résultats du bureau de vote, Réagir souhaite que l'article 104 de l'ordonnance N°0004/2006 du 22 août 2006 soit revisité. Il faudrait « préciser, à l'article 104, la présence des électeurs lors du dépouillement et y insérer l'obligation, pour tous les membres du bureau, de filmer les opérations post-électorales de leur bureau de vote, » peut-on lire dans le mémorandum dont Gabonclicinfo a reçu copie.

Pour François Ndong Obiang, les Gabonais devraient toujours se parler pour trouver des voies et moyens permettant d'éviter au pays une situation de crise plus sévère que celle qui perdure depuis des années. Et ce n’est pas l'adhésion au Commonwealth, dont se vante le camp d'en face, qui viendrait jamais régler les problèmes du Gabon, car ils sont avant tout politiques. Penser que la solution surgirait toujours de l'extérieur serait une fuite en avant. Fort de ce qui précède, il invite la classe politique, du moins le parti au pouvoir, à des assises spécifiquement orientées sur la question électorale au Gabon. Reste maintenant à savoir si le message sera entendu par le « Distingué camarade » et ses Hommes.

Brandy Mamboundou

 

 

 

Article du 30 juin 2022 - 9:43pm
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