Ces derniers temps, la route nationale 15, l’axe Bankass-Bandiagara est devenu un piège pour des compagnies de transport. Celles-ci sont victimes des multiples attaques et enlèvements depuis plusieurs années.

Depuis des années, le centre du Mali en général, les localités du pays dogon en particulier, subissent l’insécurité avec ses cortèges de pertes en vies humaines, des dégâts matériels et de vols de bétails. Cette crise sécuritaire a également engendré plusieurs déplacés internes. À cause de la terreur des groupes armés terroristes, des villages entiers se sont vidés, les populations se sont réfugiées dans d’autres villes du pays. Comme si tous ces dégâts causés ne suffisaient pas, les terroristes incendient aussi les champs et les récoltes. Toute cette obsession destructive a pour seul but de provoquer la famine parmi les populations, impactant aussi celles qui en dépendent.

Par ailleurs, ces derniers temps, on évoque peu les cas des enlèvements et d’attaques dans la région de Bandiagara. Ce silence des autorités inquiète les populations de cette région, qui se croient laissées pour compte.

Le 7 novembre 2023, l’opinion apprenait l’enlèvement des véhicules appartenant à trois compagnies de transport sur l’axe Bandiagara-Bankass. Les assaillants avaient libéré toutes les femmes qui étaient à bord et ont amené les cars avec tous les hommes. Par la suite, a-t-on appris, un véhicule et ses passagers avaient été libérés sous caution. Dans le même mois de novembre et toujours sur le même axe, un autre autocar avait été enlevé avec tous les passagers masculins pour une destination inconnue entre Parou et Songobia. Les populations de ces localités n’ont d’autre choix que de dénoncer le silence des autorités sur ces drames à répétition.

Face à cette situation, la route nationale 15 a été bloquée au niveau de Dimbal le mardi 5 décembre. Les populations dénoncent le silence des autorités sur les enlèvements répétitifs dans cette zone.

À rappeler que 27 personnes, enlevées de la compagnie Ogoyara, le 10 novembre 2021, sont toujours introuvables. Les interrogations se multiplient sur ces cas de séquestration des véhicules des compagnies de transport. Alors que pendant ce temps, les plus hautes autorités du pays sont silencieuses sur cette nouvelle tournure de l’insécurité. La question qu’on se pose est : le silence est-il la solution au lieu d’affronter courageusement les malfaiteurs ?

Hamadoun Alphagalo (de notre correspondant permanent au Mali)