En marge de la deuxième édition du forum de la société civile sur la réforme du secteur dela sécurité, Soumaila Lah, Coordinateur général de l’Alliance citoyenne pour la réforme du secteur de la sécurité (ACRSS), une organisation de la société civile. Il a bien voulu nous accorder un entretien, au cours duquel il a apporté son analyse sur la prise de la ville de Kidal par l’armée malienne, la situation sécuritaire qui prévaut sur l’ensemble du territoire malien et les attentes du forum.

Gabonclic.info : Pouvez-vous nous parler de votre organisation ?

Soumaila Lah : L’Alliance citoyenne pour la réforme du secteur de la sécurité (AC-RSS) est une organisation de la société civile. Une faitière qui regroupe une soixantaine d’organisations. L’Alliance a pour objectif de promouvoir la participation de la société civile au processus de réforme et de gouvernance du secteur de la sécurité.

Nous sommes à la deuxième édition du forum de la société civile sur la réforme du secteur de la sécurité, que peuvent être les attentes ?

Les attentes, de façon concrète, sont, au sortir des discussions des panels, des conversations autour des défis qui se posent aujourd’hui au Mali en matière de réforme du secteur de la sécurité de façon globale. Nous faisons des propositions concrètes qui seront distillées dans un rapport à remettre à qui de droit et qui permettra de faciliter les actions en cours, d’entrevoir quelles sont les difficultés, les points d’étape à franchir, les pistes de solutions. Donc, c’est une contribution majeure de la société civile. Nos attentes sont que ces contributions soient véritablement prises en compte dans les politiques publiques.

Le mardi 14 novembre, l’armée républicaine du Mali a pris le contrôle de la ville de Kidal, quelles sont vos impressions ?

Kidal, c’était une épine dans le pied des maliens. Aujourd’hui, le fait que les Forces armées maliennes soient positionnées dans cette ville, c’est une victoire pour le Mali tout entier, mais c’est un point d’étape. Il est bien que les FAMA soient à Kidal, ce n’est pas le plus difficile. Le plus difficile est que les FAMA y restent, que l’administration soit de retour. Les populations civiles qui sont restées ou les déplacées doivent bénéficier de la protection de l’Etat. Les autorités doivent renouveler la confiance perdue entre les populations de Kidal,les pouvoirs publics et les forces de défense et de sécurité. C’est en cela que nous pourrons aller vers quelque chose de constructive et un apaisement total.

Quelle solution proposez-vous à l’Etat pour une sortie définitive du Mali de cette crise sécuritaire ?

Des cas de banditisme et d’extrémisme violent peuvent se justifier par l’extrême pauvreté dans la région. Il n’y a pas d’opportunité économique. Quand il n’y a pas d’opportunité économique, les gens cherchent à survivre par tous les moyens. Certains s’adonnent à des moyens qui ne sont pas orthodoxes. C’est à l’Etat de faire en sorte que dans ces localités il y ait des opportunités économiques. A partir de ces opportunités économiques, beaucoup vont cesser des actes repréhensibles et se contenter de ce qu’ils peuvent avoir pour gérer leurs quotidiens. Là, nous pouvons véritablement aller sur quelque chose de bon. .

Enfin, à la fin de ce forum, quelle est l’action que l’Alliance citoyenne compte entreprendre?

A la fin du forum, il y a un document de plaidoyer de la société civile qui sera lu. Et ce document de plaidoyer va annoncer un certain nombre d’actions que l’Alliance va entreprendre au cours de la période 2024. Ces actions feront l’objet d’une mise en œuvre assez réfléchie et qui vont peut-être circonscrire les besoins de la société civile dans sa participation au processus de réforme du secteur de la sécurité.

Hamadoun Alphagalo