Manque de vision au ministère de la Communication du Gabon : Et si Blaise Louembe revenait !

Par Brandy MAMBOUNDOU / 28 juil 2022 / 0 commentaire(s)
C'est un désastre humain au ministère de la Communication. Beaucoup de compatriotes sont assis à la maison.

Après l’organisation en différé de « la Journée mondiale de la liberté de la presse » en « cachette », les nominations spécieuses en Conseil des ministres, le personnel assis à la maison, l’absence des émissions « à débats contradictoires » dans les médias publics… Houangni Ambourouet montre clairement ses limites.

Même si personne ne s’attendait à mieux, en revanche, plus d’un observateur espérait un semblant de changement au sein du ministère de la Communication. Tant, après le limogeage d’Edgard Anicet Mboumbou Miyakou du gouvernement, suite à un différend avec Jessye Ella Ekogha, le très et trop puissant porte-parole de la présidence de la République, l’actuel occupant du poste allait très rapidement « dérouiller » certains dossiers. Notamment celui du déploiement, tant souhaité, du personnel.

Sur ce point, à l’image de ses récents prédécesseurs, Houangni Ambourouet n’a pas la main par rapport aux nominations dans son département ministériel. « Edgard Anicet Mboumbou Miyakou, révèle une source proche des Services de renseignements, après plus de trois ans à la tête du ministère de la Communication, a vu toutes ses propositions de nominations être bloquées par le porte-parole de la présidence de la République. Son successeur est sur les mêmes traces ». 

Pour preuve, lors de sa parution du 25 avril 2022, Gabon Matin, l’hebdomadaire gouvernemental titrait en sa Une « Phénomène des disparitions d’enfants : l’alerte ! ». Relayant ainsi les peurs justifiées des Gabonais au lendemain des rumeurs dont auraient été victimes certains enfants. Selon nos informations, le traitement de cette affaire a énervé le bord de mer. Du coup, dans la matinée de cette journée-là, Houangni Ambourouet, complètement transi de peur, aurait été convoqué dans le flamboyant bureau sis à la présidence de la République de Jessye Ella Ekogha. Là-bas, le protégé de Sylvia Bongo Ondimba lui aurait passé un savon, avant de lui demander instamment d’aller lire une communication préparée par ses soins condamnant ce journal.

Ce que le ministre de la Communication exécuta avec zèle. « Le gouvernement, a-t-il lu ce jour-là dans la mi-journée, rappelle qu’il n’appartient pas à la presse de créer des psychoses de nature à troubler la quiétude de nos compatriotes même si le gouvernement réaffirme son attachement au principe de prévention ». Dès lors, le sort de Elmut Moutsinga Boulingui, le Dg par intérim de l’Agence Gabonaise de Presse (AGP), éditrice de Gabin Matin, une incongruité gabonaise, était scellé. Ce qui devrait arriver, arriva. Le 7 juin dernier, il a été tout simplement et purement balayé et remplacé par Sébastien Ntoutoume Békalé, le propre parent de Jessye Ella Ekogha. Lequel, avant lui, promouvait, lors du Conseil des ministres du 17 décembre 2021, Serge Abessolo en qualité de Dg de l’IGIS.

Aujourd’hui, au sein du ministère de la Communication, alors que beaucoup de journalistes sont abonnés au travail buissonnier, le curieux et l’insolite rythment certaines situations. Taxé d’avoir bloqué les mouvements de personnel pour maintenir ses parents en fonction, le porte-parole d’Ali Bongo, qui serait le véritable miniscom, dans le cabinet de la Sablière, ne fait rien pour prouver le contraire. Ainsi, Bertrand Ebiague Angouė, retraité depuis 5 ans déjà, est toujours Dg de Radio-Gabon, alors même que Toussaint Obam Nang peut valablement le remplacer.

Du coup, au regard de cette léthargie, certaines voix regrettent l’époque de Blaise Louembe. L’ancien ministre de la Communication, comptable de formation, avait réussi à promouvoir plusieurs fonctionnaires de cette administration. Charismatique, il y avait créé une dynamique. Pas que ! La subvention à la pression avait toujours été distribuée sur une base équitable. Ici et là, il se dit que s’il avait été encore là, l’heure de la retraite n’aurait pas trouvé les Maxime Poupy, Paul Romain Biyambou, Crépin Nganga, Brigitte Anguile Diop, Théophile Nzime Ekang, Edwige Lydie Ignanga, Marthe Body assis à la maison ou laisser en jachère les potentialités telles que Richard Eickath, Delphine Yaris, Conforte Okenkali, Romuald Akomo Akala, Martine Pitty, Rosine Meloughe, Toussaint Obam Nang, Godel Inanga Yendiyik'a, Jean Maurice Mboumba Ibinda, Monique Oyane… Malheureusement, d’autres sont morts dans cette situation. C’est le cas de Jean de Dieu Ndong Owono, Amélie Blanche Mbougou, Armelle Baoulé, Marie Colombe Ngodjou et Mathieu Koumba. Le tout, dans l'indifférence totale. C’est vraiment l’heure du paradoxe !

Comme quoi, Houangni Ambourouet, visiblement sans poigne ni vision face aux détenteurs du pouvoir actuellement au Palais, montre clairement ses limites. Quelqu’un manque décidément sur le fauteuil du ministère de la Communication. L’ombre de Blaise Louembe hanterait les couloirs du 3ème étage de l’immeuble du ministère de la Communication.

Elzo Mvoula

Article du 28 juillet 2022 - 10:14am
Article vu "en cours dév"

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