Pakistan : l’Église dénonce l’usage impropre de la loi pour s’en prendre aux minorités chrétiennes
Le Président de la Conférence épiscopale du Pakistan, Mgr Samson Shukardin, a exprimé sa profonde tristesse et son indignation suite au meurtre d’un chrétien de 72 ans, Nazir Masih, fin mai dernier. Masih a été battu à mort par une foule en colère qui l’accusait à tort de blasphème. Mgr Shukardin a déploré le meurtre de Masih comme un acte de violence odieuse et a appelé les autorités à traduire les auteurs en justice.
L’incident s’est produit le 25 mai dernier à Sargodah, une ville située au nord de la province du Pendjab. Une forte foule armée de bâtons et de pierres s’est rassemblée devant la maison de Nazir Masih, l’accusant de blasphème. Nazir Masih a été violemment agressé, recevant plusieurs coups à la tête. Malgré l’intervention de la police qui a arrêté 44 personnes, Nazir Masih a succombé de ses blessures le 3 juin.
Cet incident tragique n’est malheureusement pas un cas isolé. Les lois sur le blasphème au Pakistan sont souvent utilisées pour persécuter les minorités religieuses, notamment les Chrétiens. Des groupes islamiques radicaux manipuleraient souvent ces lois pour régler les comptes personnels et persécuter les minorités religieuses. Les Chrétiens représentent environ 2% de la population pakistanaise et sont les premières victimes de ces lois.
La situation des Chrétiens au Pakistan est préoccupante. Ils vivent sous la menace constante des lois sur le blasphème, qui peuvent entraîner des amendes, des peines de prison et même la peine de mort. Les Chrétiens des classes moyennes sont également marginalisés et persécutés.
Face à cette situation, l’Église catholique au Pakistan appelle le gouvernement et les forces de l’ordre à protéger les minorités religieuses et à assurer la justice pour les victimes de persécution, comme Nazir Masih.
Vichanie Mamboundou
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