Par incapacité du gouvernement de payer sa dette : Les assurés de la Gnamgs ne seront plus reçus dans les hôpitaux publics
La situation sanitaire du Gabon s’enlise chaque jour un peu plus. Le personnel de santé des structures hospitalières publiques déclare ne plus pouvoir travailler dans des conditions « exécrables » ou se faire humilier par les patients. Ces difficultés auraient pourtant pour origine la Caisse nationale de maladie et de garantie sociale (Cnamgs), qui peinerait à solder sa dette vis-à-vis de ces structures sanitaires. Devant cette situation, et pour éviter d’être ridicule en présence des patients, une coalition des syndicats du secteur santé a, dans un courrier adressé au Premier ministre, le 05 mai 2022, exprimé ses vives préoccupations. Elle indique clairement sa volonté de suspendre l’utilisation des feuilles de bons de santé et des examens de la Gnamgs.
En principe, les services de santé fonctionnent normalement lorsqu’il y a le minimum nécessaire. Mais le constat aujourd’hui est ahurissant dans les hôpitaux. Partant d’un manque d’équipement ou parfois les plateaux techniques se trouvent dans un état de délabrement avancé, ainsi que les blocs opératoires qui seraient dans des conditions déplorables. À cela s’ajoute l’absence des médicaments, allant souvent jusqu’à la carence des antiviraux. Pour les partenaires sociaux, « Ces dysfonctionnements sont dus essentiellement à l’incapacité de la Caisse nationale et garantie sociale (Cnamgs) de liquider sa dette vis-à-vis des hôpitaux publics et à cela s’ajoute la difficulté des responsables de structures à engager totalement les crédits qui leur sont alloués, sans oublier la mauvaise gouvernance des établissements publics de santé faute de managers véritables à la tête de ces structures ». Peut-on lire dans le courrier adressé au Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda.
Les 12, 23 et 25 avril derniers, la coalition des syndicats, composée essentiellement du Syndicat des médecins fonctionnaires gabonais (Symefoga) et le Syndicat national des agents de la santé (Synas), dit avoir interpellé leur tutelle à plusieurs reprises et avec des méthodes différentes. Mais, ces méthodes employées se seraient régulièrement soldées par un mutisme total des autorités du département ministériel. Fort de ce qui précède et ne pouvant plus continuer à travailler dans de telles conditions, les partenaires sociaux ont décidé de procéder à la suspension « de l’utilisation des feuilles de soins et de bons d’examens Cnamgs dans les structures publiques à compter du 05 mai 202,2 jusqu’à nouvel ordre », conclut le document.
Alors qu’à chaque déclaration du ministre de la santé, une antienne est régulièrement usitée : «La santé des Gabonais est la priorité des priorités du chef de l’Etat ». Paradoxalement, cette même santé, malgré les sorties intempestives de Guy Patrick Ndong Obiang, demeure le parent pauvre du gouvernement. Devant le présent constat, où la santé des populations semble reléguée au dernier plan, quel sera le sort des patients économiquement faibles ? Que va décider le gouvernement face à cette décision des professionnels de la santé, qui va directement impacter les Gabonais qui éprouvent déjà les difficultés à joindre les deux bouts dans leur quotidien ?
Affaire à suivre.
Elzo Mvoula
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