Gabon : Le Dr Alphonse Louma et son infatigable lutte contre l’alcoolisme et le tabagisme

Par Brandy MAMBOUNDOU / 22 juin 2023 / 0 commentaire(s)
Malgré le manque de soutien de l'Etat, il garde toujours le sourire.

Pionnier de la lutte implacable contre ces fléaux depuis près de trente ans, le pharmacien gabonais est curieusement abandonné à son triste sort, par les dirigeants de son pays, qui préfèrent miser sur du placebo, contre un sérieux problème de santé publique, au lieu de le soutenir dans ses efforts pour résoudre le problème…

C’est un bien triste record que bat le Gabon, notre beau pays. Celui d’être l’un des pays les plus grands consommateurs de bière, de champagne (dixième en Afrique) et du vin français au monde. Il fut même un temps, et cela n’a pas fondamentalement changé aujourd’hui, où la bière locale, la fameuse Régab, coûtait moins cher qu’une bouteille d’eau ou de soda. Ce qui veut dire ici que les Gabonais consomment beaucoup d’alcool. Et qui dit consommation excessive d’alcool, dit baisse de créativité, de lucidité, de productivité et même de virilité.

Autant dire que de nombreux Gabonais sont, la plupart du temps, dans un état euphorisant. Au point de gober tout, de prendre tout à la légère. Comme céder les terres sacrées aux étrangers, ou les laisser piller notre pays. Et s’en aller …

C’est au regard d’un tel désastre que, meurtri dans sa chair, un compatriote, en l’occurrence Dr Alphonse Louma Eyougha, a décidé d’agir … pour le Gabon. Esprit patriotique chevillé au corps, il a décidé, contre vents et marées, de s’attaquer à deux fléaux dévastateurs (alcoolisme et tabagisme), auxquels il a ajouté les stupéfiants. Cela fait 30 ans qu’inlassablement, ce pharmacien est au front, contre ces fléaux. Avec ses moyens propres, il n’a cessé d’informer, de sensibiliser les Gabonaises et les Gabonais, sur les graves dangers qu’ils courent en consommant abusivement de l’alcool et en fumant du tabac.

La clinique Alia & Zéida Louma Eyougha

A cet effet, il a ouvert en 2020 à Owendo, par ses propres moyens, la clinique Alia & Zéida Louma Eyougha, la première du genre au Gabon dans la prévention et le traitement aux addictions. De nombreux compatriotes, autrefois minés par l’alcool et le tabac, mènent aujourd’hui une vie paisible et tranquille. Ce qui est une très bonne chose pour notre pays. Mais pas pour ses dirigeants, beaucoup plus enclins à lui mettre les bâtons dans les roues, en lui refusant même de soutenir financièrement ce premier et unique (pour l’instant) centre de désintoxication.

Ainsi, les autorités préfèrent miser sur la seule sensibilisation, lors de la Journée mondiale sans tabac, le 31 mai de chaque année, qui permet sans doute d’avoir des financements extérieurs, des rétro-commissions ; les marchés publicitaires étant confiés à des étrangers qui ont tôt fait d’installer de grands panneaux dans la ville.

En agissant de la sorte, on a l’impression que les dirigeants de notre pays veulent que les Gabonais continuent de s’empiffrer d’alcool, de fumer et de se droguer, pour en tirer profit. Or, le bon sens voudrait qu’on aide ce compatriote, qui plus est, détient la solution de guérir les alcooliques et les fumeurs, dans le fonctionnement de sa structure de soins. C’est d’autant plus impérieux, qu’il s’agit, ici, d’une question de santé publique. On ne parle pas de politique ici, mais de la vie des compatriotes. Et un Etat soucieux de la santé de ses habitants ne doit négliger aucune piste. Ce qui n’est pas le cas, hélas.

Le Dr Louma mène un combat noble, dont le but est de sortir de nombreux compatriotes du piège de l’alcoolisme, du tabagisme et d’autres stupéfiants. Au fond, c’est le Gabon qui gagne. Par conséquent, il mérite d’être appuyé, encouragé et non laissé en rade, comme c’est le cas actuellement.

Elzo Mvoula

Article du 22 juin 2023 - 3:42pm
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