Gabon : Bientôt un député nommé Abbé Jean Bernard Asseko ?
Le prêtre qui se dit « amoureux de la politique » affirme aussi qu’il adore la vie de la société. Manifestement, la mission apostolique ne suffit pas à donner des réponses aux problèmes sociaux, ses supérieurs apprécieront. Il a récemment annoncé sa candidature aux législatives de cette année.
Il sera sans aucun doute l’une des attractions des législatives qui se tiendront vraisemblablement au même moment que la présidentielle et les locales. Dans l’interview que l’abbé Jean Bernard Asseko accorde à nos confrères de Gabonreview, il affirme : « Je voudrais aller à l’Assemblée nationale pour évangéliser cette institution ». On ne peut pas être plus clair.
A l’origine de cet engagement politique du prélat, il y a sans aucun doute la passivité des parlementaires qui, du point de vue politique, valident l’exubérance du système Bongo-PDG. En ce sens, voici ce qu’il dit : « Je suis frappé par la perte du rôle de l’Assemblée nationale dans notre pays qu’on dit démocratique. L’Assemblée nationale gabonaise est constituée de députés aux ordres, ne garantissant que les intérêts de la famille présidentielle, et ceux du PDG ». Du point de vue moral, il critique l’Assemblée nationale d’être devenue une passoire pour Sylvia Bongo Ondimba qui y fait voter la dépénalisation de l’homosexualité : « Les parlementaires gabonais ont voté, contre l’avis du peuple souverain et en l’absence du président de la République, l’homosexualité et la dépénalisation de l’adultère. Poussés par les aspirations de la Première Dame et de ses nombreux complices ».
Pour lui donc, ce n’est pas un renoncement à la profession sacerdotale. Cette décision est l’aboutissement d’une démarche qui l’a fait constater les limites des alertes et autres écrits. Il dit même avoir rencontré le chef de l’Etat. Mais rien n’a corrigé ni stoppé la descente aux enfers des Gabonais. Il croit être la personne qui arrêtera la vertigineuse misère sociale de ses compatriotes. Il faut lui souhaiter grand succès. « Parce que, heureusement, le parlement a du pouvoir face à l’Exécutif. Le seul problème est que les députés ont renoncé eux-mêmes à leur pouvoir. Ils ont cessé de représenter le peuple. Et comme ils sont presqu’essentiellement issus du PDG, ils représentent les intérêts du clan présidentiel et du PDG », estime Firmin Moussavou Ditengou, un militant du RPM de Barro Chambrier.
C’est Faustin Boukoubi, président de l’Assemblée nationale qui, le premier, devait avoir un gros chat dans la gorge en écoutant de telles critiques. Pour lui, comme ses amis PDGistes, il sait quel maître il sert. L’abbé Jean Bernard Asseko à l’Assemblée nationale, ça devrait faire rêver les chrétiens. Mais il n’est pas certain que l’aventure du père Mba Abessole, lui aussi prêtre catholique mais désormais excommunié, rassure les populations. Mais à chacun son histoire. Bon vent à l’abbé Jean Bernard Asseko. Vivement les élections !
Elzo Mvoula
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