Russie : Mandat d’arrêt contre Poutine… Et après ?

Par Brandy MAMBOUNDOU / 18 mar 2023 / 0 commentaire(s)
Mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine

La Cour Pénale Internationale (CPI) a émis un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine, le président de la Fédération de Russie. Il lui est reproché d’avoir enlevé et exporté des dizaines de milliers d’enfants ukrainiens vers son pays, en guise de butin de guerre. Ce qui, aux normes et conventions internationales, est considéré comme un crime de guerre.

A l’évidence et il fallait s’y attendre, cette action de la CPI est minimisée à Moscou. Elle est même vue comme nulle et non avenue du point de vue juridique. Comme les Etats Unis et la Chine, la Russie n’est pas signataire du Statut de Rome qui crée la CPI et n’y a pas adhéré. Elle ne coopère pas non plus avec cet organisme des Nations Unies et fait partie comme les USA et Israël du groupe d’Etats qui refusent que les actions de leurs militaires hors de leurs frontières ne tombent sous le coup de cette juridiction. Il ne fait donc aucun doute que la possibilité d’un procès de Vladimir Poutine devant cette juridiction est quasi nulle.

A moins qu'elle ne soit engagée avec l’aide d’un Etat membre. Les 120 pays qui ont adhéré au Statut de Rome ont l’obligation de coopérer en cas de nécessité déclarée de rendre justice. Ce qui signifie que le président russe peut être arrêté et traduit devant la Cour à La Haye s’il effectue un voyage à l’étranger membre. Parce qu’il doit désormais y est arrêté, parce qu’il peut l’être. Mais l’on ne voit pas trop bien comment cela pourrait se faire sans nuire aux relations diplomatiques et sans risques de représailles. Omar El Bechir sous mandat d’arrêt international s’assurait bien avant tout voyage que son statut de président soudanais le couvrait de toute menace d’arrestation. Et il a beaucoup voyager tout en étant sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Dans tous les cas, le président russe devra minutieusement verifier la liste des pays qu’il peut visiter ou survoler sans risques avant de sortir. Cela contribuera à limiter ses fréquentations et sorties… et à un peu plus l’isoler.

Cette décision de la CPI a également valeur de pression à l’intérieur. Le danger d’interpellation de tous les acteurs des actes illicites de guerre en Ukraine savent que leur horizon va être bien réduit, qu’ils pourraient être en danger chaque fois qu’ils sortiront de leur pays. D’autant qu’ils ne bénéficieront jamais de la même protection que leur président. Aujourd’hui,  les premiers visés sont Serguei Kirienko, le chef adjoint de l’administration presidentielle, Tatiana Moskalkova, la Commissaire russe aux Droits Humains et Maria Lvova-Belova, la Commissaire aux Droits des enfants. Cette liste est certainement plus longue dans les complicités. Elle va s’étendre à tous ceux qui auraient transporté, recueilli, participé au lavage de cerveaux, placé ou recueillis les 160.000 enfants dont il est question, qui auraient été arrachés à leurs familles en Ukraine.

Elzo Mvoula

Article du 18 mars 2023 - 3:06pm
Article vu "en cours dév"

Nombre de Commentaires (0)

Faites un commentaire !