Condamnation du coup d’Etat au Burkina-Faso par le chef de l’Etat gabonais : Les internautes chargent copieusement Ali Bongo

Par Nicolas NDONG ESSONO / 27 jan 2022 / 0 commentaire(s)
Kaboré et Ali Bongo, à l' époque

Depuis lundi dernier, le président gabonais est l’objet des propos d’une virulence inouïe et abjecte. Sa sortie, au lendemain du coup de force des militaires contre le désormais ex-président Burkinabè, n’a pas été appréciée par la majorité des Africains et au-delà.

Un poète Soufi disait « si la parole que tu vas dire n'est pas plus belle que le silence, ne la dis pas ». Pour ne pas l’avoir compris, les communicateurs d’Ali Bongo ont attiré inutilement sur leur patron une foudre de propos déplacés. Pour preuve !

Hilarité, moquerie, ironie… les internautes se sont montrés plus que bavards à l’égard du chef d’Etat gabonais qui a condamné le coup d’Etat au Burkina Faso et appelé au retour de l’ordre constitutionnel. C’était sur sa page Facebook, dès lundi à l’annonce de ce coup de force. On aurait dit : quoi de plus de normal ? Dans le principe, la diplomatie veut que les coups d’Etat soient condamnés, tous coups d’Etat. Sauf que…

Pour beaucoup d’internautes, qui ne sont pas que Gabonais, Ali Bongo n’est pas président grâce à la démocratie, mais à la fois à l’hérédité et aux armes, puisqu’en 2009 il a succédé à son père au PDG pour en être le candidat naturel à la présidence de la République, et en 2016 il a conservé le pouvoir face à son challenger Jean Ping en usant de la fraude et des armes, selon une opinion largement partagée au Gabon, en Afrique et en Europe. Ne le considérant pas comme un démocrate, les internautes n’ont pas apprécié sa sortie.

« Toi et ton gouvernement, respectez-vous celui de votre pays et le Gabon ? Vous voulez donner des leçons au Burkinabè. Honte à toi Ali Bongo », a réagi l’un des internautes du pays des Hommes intègres. D’autres ont considéré que les droits fondamentaux étant bafoués au Gabon pour cause de lutte contre le Coronavirus, le chef de l’Etat gabonais et son gouvernement ont démontré qu’ils ne connaissaient rien du respect des autres. Aussi ont-ils appelé Ali Bongo à respecter d’abord l’ordre constitutionnel dans son pays avant d’appeler les Burkinabè à respecter le leur.

Bref, la page Facebook d’Ali Bongo a explosé de commentaires et a suffisamment démontré qu’il ne jouissait plus d’une bonne réputation dans l’opinion publique africaine. A qui la faute ? A un entourage qui sait lire le temps et les moments de faire réagir le chef de l’Etat gabonais. A l’époque, confiait à Gabonclic.info l’un des anciens collaborateurs d’Omar Bongo « lorsque Ibrahim Baré Maïnassara, le président de la République du Niger est tué le vendredi 9 avril 1999, nous sommes en tournée à l’intérieur du pays avec le chef de l’Etat, Omar Bongo. Avant de s’adresser aux populations, il émet l’idée de condamner ce coup de force. Nous lui conseillons de ne pas en parler, d’autant plus que, malheureux évènement certes, ce changement à la tête du Niger est salué par le peuple nigérien et au-delà ».

C’est dire que cette sortie d’Ali Bongo était loin d’être de saison. Bien au contraire…

Elzo Mvoula

Article du 27 janvier 2022 - 11:55am
Article vu "en cours dév"

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