Décès de Casimir Oyé Mba : les condoléances de Zacharie Myboto et Famille

Par Nicolas NDONG ESSONO / 23 sep 2021 / 0 commentaire(s)
Oyé Mba, Myboto, Essonghé au domicile de Myboto en 1990.

Alors que les Gabonais s’apprêtent à rendre un dernier hommage à l’ancien Premier ministre ce vendredi, l’un de ses compagnons de lutte – ils étaient tous membres de l’Union nationale et se connaissent depuis bien des années – parle, avec des mots touchants, de l’illustre disparu en ouvrant une fenêtre sur leur vécu. Lecture ! 

 

« Mon Cher Casimir,

Apprenant avec une profonde consternation ton décès à Paris ce 16 septembre 2021, je suis resté abasourdi en remontant le souvenir des nombreux moments passés ensemble. Je me suis alors rendu compte, hélas, que notre dernier contact aura été ta belle lettre d’excuses du 20 août dernier, en réponse à mon invitation à mon mariage religieux.

Quelle fin brutale ! Mais quelle terrible fin brutale de cette relation si forte, amicale et fraternelle, commencée au collège Bessieux en 1954 !

Oui, au collège Bessieux, dont la devise latine « Macte Animo »[1], en français « Courage ! », incitait tout élève au travail, à la rigueur, à l’effort, à la réussite, à la responsabilité, renforcée par ces propos du Père Jacquart, son Directeur : « Je veux faire de vous des Chefs ! »

La suite l’a prouvé au niveau national avec la position sociale de bon nombre d’anciens élèves de cet établissement, dont toi, Casimir, entre autres : ancien Directeur National, puis ancien Gouverneur de la BEAC.

Nous retrouvant, plus tard au sein du Parti Démocratique Gabonais après le Congrès Extraordinaire de janvier 1973, toi nommé, Membre du Comité Central, et moi, Secrétaire Administratif du Parti, notre relation n’a pas varié, elle est restée intacte.

Nommé Premier Ministre en avril 1990 au sortir de la Conférence Nationale, et moi Ministre des Travaux Publics et de l’Équipement dans ton Gouvernement, notre relation n’a nullement souffert non plus ; tout comme après ta confirmation à ce poste, après l’élection législative de septembre 1990, où j’occupe les mêmes fonctions. Il me plaît de rappeler que tu t’es, à cette occasion, de plus en plus affirmé dans l’exercice de tes fonctions. En souvenir, je voudrais saluer ton courage, ton doigté et ta détermination pour avoir réussi, avec ton Gouvernement, dans le nouveau contexte politique de la démocratie pluraliste, à contenir avec brio, la tourmente politique et sociale que connaissait le Gabon et qui menaçait sa stabilité et son unité. Je n’ai cessé de t’en féliciter en rappelant quelque fois les propos prémonitoires du Père Jacquart, et nous en riions amicalement.

S’agissant de l’Union Nationale, que nous avons créée le 10 février 2010 avec d’autres Compatriotes bien connus, au terme d’un processus historique, unique en son genre à ce jour dans notre pays, tu as occupé les fonctions de Vice-président et moi celles de Président. Toujours au sujet de l’Union Nationale, je voudrais répéter qu’elle restera, comme nous l’avons toujours tous affirmé, un Acte de Foi dans le Gabon et son Avenir, pour un Gabon Pour Tous.

Avec tout ce qui précède, avec ta mort et bien au-delà, le Gabon perd un de ses Illustres Fils et très Grand Commis de l’État.

Au moment où je termine, stupéfait, mon propos, et tout en renouvelant, au nom de ma famille et au mien, nos condoléances les plus émues à ta Chère Épouse Françoise, à tes Enfants et Petits-enfants, ainsi qu’à ta famille éplorée, je voudrais t’assurer de la force de notre relation amicale et fraternelle.

Repose en Paix, Casimir, auprès de Dieu notre Père dans son Royaume céleste ».

Zacharie Myboto

 

 

[1] Fermeté d’âme devant le danger.

Article du 23 septembre 2021 - 11:05am
Article vu "en cours dév"

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