Gabon : Ali Bongo, le réveil tardif

Par Brandy MAMBOUNDOU / 30 aoû 2023 / 0 commentaire(s)
Triste fin pour un homme qui a tout eu du Gabon.

Dans une vidéo circulant rapidement dans la globosphère, le président déposé appelle à l’aide ses amis, dans un anglais chargé de pathétisme. Confirmant ainsi son aversion pour les Gabonais au bénéfice de ses connaissances à travers le monde. 

Commonwealth oblige, ou dépassé par les événements au point de perdre son latin, Ali Bongo n’a pas dit son dernier mot…français. À peine placé en résidence surveillée, dans un lieu non précisé, le désormais ancien chef des émergents a eu le temps d’alerter ses amis pour le libérer des griffes des Brice Clotaire Oligui, le commandant en chef de la Garde Républicaine, présenté comme le cerveau de la junte. Dans une vidéo devenue, selon l’expression consacrée, virale sur les réseaux sociaux, l’ex DCP des Pdgistes, humanisé par sa nouvelle condition, supplie les journalistes de « make noise » (faire du bruit) sur son cas pour émouvoir la communauté internationale. Peine perdue. 

Le document est d’autant plus cocasse que le raïs – qui dit ne pas savoir où se trouvent son épouse et son fils – s’exprime en anglais, dans un pays dont la langue politique est le français, et aux partenaires francophones nombreux. En substance, Ali Bongo exhorte la presse à relayer « sa détention arbitraire ». Seulement, voilà ! N’est-ce pas le même Ali Bongo qui avait interdit à la presse étrangère de venir couvrir l’élection présidentielle qui lui était promise, cash et K.O., sur un plateau d’argent ? Où va-t-il donc trouver – maintenant que ses griots habituels se sont évanouis dans la nature – des relais médiatiques sensibles à sa cause ? C’est un peu le serpent qui se mord la queue, pourrait-on opiner.

De la première dame, Sylvia Bongo, le chef de l’Etat déposé semble ne pas avoir de nouvelles. De son fils, non plus : ce dernier fait pourtant partie de la charrette des hautes personnalités arrêtées dans la foulée du coup d'État, pour, entre autres, détournements massifs, falsification de signature et… trafic de stupéfiants. Noureddin Bongo Valentin, exotique prince consort, a été interpellé avec la clique de louveteaux accusés d’être, depuis la Présidence, à la manœuvre de toutes les hérésies et dysfonctionnements que la junte a égrenés sur Gabon 24, aux dernières heures de la nuit dernière.

Il aura donc fallu, comme toujours, qu’Ali Bongo se retrouve en situation de faiblesse, pour qu’il se réveille de sa toute-puissance illusoire, laquelle lui faisait croire qu’il était auto-suffisant. Comment dit-on en anglais : Sic transit gloria mundi ?

Vichanie Mamboundou

Article du 30 août 2023 - 11:50pm
Article vu "en cours dév"

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