Gabon : Ali Bongo victime d’un entourage cupide, hautain, méprisant et malfaisant de la Communication présidentielle

Par Brandy MAMBOUNDOU / 08 aoû 2022 / 0 commentaire(s)
Jessye Ella Ekogha est un danger pour la cohésion nationale. 

Les révélations faites par Ike Ngouoni, son ex-porte-parole, lors de son récent procès, ont permis à ceux qui doutaient encore de comprendre la pagaille entretenue autour du successeur et héritier d’Omar Bongo. Ses communicants jouent avec de l’argent public pour un résultat proche de zéro.

Allons-y tout droit au but. Lorsqu’Ali Bongo prend le pouvoir en 2009, dans un climat explosif, il est soucieux de redorer son image très écornée par une Présidentielle à palabres. Il confie donc la coordination de la communication présidentielle (Cocom) à l’un de ses amis, Michaël Moussa. L’Ogivin doit donc créer des synergies entre presse étrangère, multimédias, communicants, afin que les messages véhiculés soient à l’aune des attentes du président de la République. 

Mais quatre ans après son élection, l’image d’Ali Bongo auprès des populations n’a pas changé. Le sentiment de violence est dans tous les esprits. Conscient de cette situation, l’époux de Sylvia Bongo « déplace » gentiment Michaël Moussa, comme ambassadeur aux Etats-Unis, et promeut sa demi-sœur, Ounaïda Bongo Ondimba, à sa place. Nous sommes en novembre 2013.

Seulement, quelque temps après sa nomination, celle-ci demande le limogeage de Sébastien Ntoutoume Bekale, alors directeur général de la presse présidentielle. Un acte, même si elle ne sait pas, qui va sceller sa disgrâce. Selon nos informations, Ali Bongo aurait dit à sa demi-sœur : « Tu n’es pas venue ici, en raison d’une saute d’humeur, pour demander le limogeage des compatriotes, sans motif valable. C’est un Gabonais comme toi. Il a le droit de travailler à mes côtés. ». Un récit trop beau pour être vrai, connaissant le pedigree de l’ancien ministre de la Défense d’Omar Bongo. Mais bon, passons !

Toujours est-il que, à la suite de cet épisode, en mars 2015, Ounaïda Bongo Ondimba est remplacée à la coordination de la communication du palais présidentiel par « le perroquet ». Alain Claude Bilie-By-Nze, jusque-là porte-parole du président de la République, ajoute cette fonction à son arc, jusqu’à sa nomination comme ministre de la Communication. 

L’opération Mamba est lancée.

Après la Présidentielle de 2016 et la suite que tout le monde connaît, l’opération Mamba est lancée. Les Magloire Ngambia, Etienne Ngoubou…sont arrêtés. Entre-temps, en octobre de la même année, Martin Boguikouma, l’ancien gouverneur de l’Ogooué-Maritime, remplace Maixent Accrombessi au cabinet présidentiel.

Fait notable à souligner pour comprendre la suite, le nouveau directeur de cabinet, limogé en août 2017, subit tout au long de cette période des tirs croisés de… « la fameuse et fumeuse presse du Palais ». Et pour cause, à en croire une source des milieux de cette époque, « beaucoup d’argent sortaient pour nourrir une bande de mercenaires de la plume, soi-disant pour défendre le président de la République, mais pour un résultat nul. Au contraire, cette presse-là tirait par le bas la fonction présidentielle ; puisqu’elle passait son temps à insulter les compatriotes. Le chef de l’Etat n’avait confié une telle mission à personne. Martin Boguikouma avait bien fait de fermer les robinets. ». Et pan ! Certains mercenaires de cette presse-là se sont retrouvés, tels des indigents, à la belle étoile.

Question : Depuis 2009, pour les besoins de la communication présidentielle, combien d’argent sortait mensuellement des caisses de l’Etat ? Comme Dieu reste le maître des circonstances, le procès de Ike Ngouoni Aila Oyouomi est venu lever un coin de voile sur la gestion des fonds destinés à la communication d’Ali Bongo. L’ex-porte-parole de la présidence de la République – qui a réussi à faire enfermer sa fonction avec lui à Sans famille – a révélé plusieurs choses. 

D’abord, gérant entre 100 et 350 millions de Fcfa par mois, avec un salaire de 20 millions Fcfa, en plus d’être cadeauté d’une villa de 700 millions de Fcfa par le chef de l’Etat, il distribuait de l’argent aux médias nationaux et étrangers. Sandy Ntsame Obame, son assistante, poursuivie pour complicité de détournement, dira que « l’argent qu’elle recevait était destiné à payer le transport des journalistes et qu'elle agissait sur instruction directe de son chef. ». Elle sait à qui elle donnait cet argent. Toutefois, rien ne prouve que ces fonds parvenaient jusqu’aux destinataires réels. Au temps d’Omar Bongo, les enveloppes disparaissaient entre l’envoyeur et le destinataire, conscient que personne n’irait demander au Palais si l’argent a été envoyé ou pas. Ce qui prouve que chacun se sert à volonté là-bas et pour le compte de qui le plus rapide peut imaginer.

Ensuite, et le fait est gravissime, Jessye Ella Ekogha a reçu du compte du président de la République à BGFI la somme de 267 millions Fcfa pour les activités de la première dame. Cet argent est-il arrivé « réellement » à destination ? L'avocate de Ike Ngouoni, Me Carole Moussavou, n’avait-elle pas raison de dire que « c'est le cabinet présidentiel qui est en train d'être jugé (…) ? On veut dire au peuple : voici comment votre argent est géré. A vous de faire le reste. »

Enfin, peu importe l’angle d’observation, Jessye Ella Ekogha, actuel porte-parole de la présidence de la République, doit démissionner. Son nom a été cité à plusieurs reprises dans les procès en cours. Ali Bongo devrait comprendre qu’il est entouré, dans le secteur de la communication, des collaborateurs cupides, hautains, méprisants et malfaisants. La kyrielle de journaux, autoproclamés du palais, ne lui servent qu’à faire davantage de lui un repoussoir, en insultant des compatriotes qui agissent dans une démarche régalienne.

En réalité, Jessye Ella Ekogha est un danger pour la cohésion nationale. 

Elzo Mvoula

Article du 8 août 2022 - 11:37am
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