Ce mardi 5 juillet 2022, les anciens travailleurs de la banque gabonaise de développement (BGG) ont décidé de lancer un mouvement de grève générale illimité. Ils fustigent, entre autres, le mutisme du liquidateur qui n’aurait pas tenu sa parole.

Le climat social reste toujours tendu au Gabon. Si ce ne sont pas les retraités du secteur privé qui fustigent une gestion abracadabrante de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss), ce sont d’autres du secteur public qui dénoncent l’incapacité du gouvernement à faire appliquer des décisions devant mettre un terme à la crise multiforme qui secoue l’administration publique. En effet, le mardi 05 juillet dernier, le tour est revenu aux anciens employés de la BGD de fustiger le comportement du liquidateur qui serait plongé dans un mutisme à faire désespérer même les plus optimistes.

Alain Minkoué ne décolère pas. Le vice-président du collectif des anciens travailleurs de la banque rapporte ainsi les promesses de Richard Mboumba, le liquidateur : « il nous avait fait comprendre que nos droits devaient être payés au plus tard au mois de mai. Après, il nous a reçus pour nous dire que c’est maintenant la fin du mois de juin. Le mois de juin vient de terminer, mais il ne nous a rien dit. Aujourd’hui, nous venons d’entamer le mois de juillet, et nous craignons qu’une fois la liquidation terminée, nous ne percevions rien. Nous ne voulons pas que nos droits soient bafoués. Nous allons observer le mouvement d’humeur jusqu’à ce qu’on nous paie nos droits ». Une situation qui ne va pas baisser la tension sociale déjà bien haute.

Créée en 1960, l’une des plus anciennes banques et une fierté nationale a connu une chute vertigineuse dans la décennie 2010. Sa liquidation a été alors décidée et amorcée en septembre 2018. Cent cinquante (150) employés étaient en attente de paiement de leurs droits légaux. Mais lors de la première phase de paiement de ces droits, seuls les cinquante (50) moins expérimentés, c’est-à-dire ceux dont les salaires étaient entre un et quatre millions de Francs CFA, sont entrés en possession de leurs émoluments. Il reste à ce jour cent (100 personnes) qui ont plus d’années d’expériences à solder. Les bâtiments de la banque à Libreville de même que celui de Franceville ont été vendus au Trésor public.  

Fort de ce qui précède et craignant d’être les laissés pour compte, déjà avec un quotidien difficile, Alain Minkué, le vice-président du collectif des anciens travailleurs de la banque, interpelle Ali Bongo. Le Président de la République qui a dit qu’il ne sera heureux que lorsque son peuple le sera est invité à trouver une solution à la crise des nerfs et le délaissement social auxquels font face les anciens employés de la BGD. Désespérés, ils lancent un mouvement de grève illimité pour se faire entendre.

Dess Bombe