Gabon : Les propositions de la société civile pour des élections présidentielles apaisées
Selon un communiqué rendu public, le samedi 8 juin à Libreville dans un hôtel de la place, le Conseil national de la société civile (Conasc), animé par Georges Mpaga, président du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG), certains acteurs politiques et des députés auraient critiqué les agissements du ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, qui aurait tenté de soumettre à leur approbation un document contenant plusieurs zones d’ombre sans suivre la procédure appropriée.
« Le ministre de l’Intérieur s’est réapproprié la totalité de l’exclusivité de la gestion des élections politiques au Gabon, violant par la même occasion les recommandations spécifiques sur la question de la gestion des élections confiées au ministère de l’Intérieur en y associant la société civile, les chefs religieux, les experts et l’administration », a déclaré Georges Mpaga, porte-parole de la Conasc. Il a ajouté : « Il est donc évident que la démarche de ce ministre transgresse, de manière flagrante, le calendrier de transition en soumettant au Parlement pour examen un projet de loi électorale alors que la nouvelle Constitution, selon l’ordre du calendrier, n’a pas encore été mise en place ».
Considérant que le document soumis aux parlementaires ne contient aucune transparence, de crédibilité, de fiabilité et d’intégrité des élections politiques, la société civile fait des propositions. Parmi celles-ci, on peut noter, au niveau de la gestion des élections, l’implication de la société civile, des chefs religieux, des experts et de l’administration publique. Au sujet du suivi des résultats, la société civile propose de ne plus couper internet. En matière de transparence électorale, Georges Mpaga propose de compléter le processus biométrique. Les représentants des candidats dans les bureaux de vote doivent être présents.
S’ajoutent à cela la proclamation immédiate des résultats bureau de vote par bureau de vote, la remise obligatoire des procès-verbaux par les représentants des candidats, l’obligation de proclamer les résultats dans les 48 heures après la fin du vote. Les journalistes doivent être formés au traitement de l’information. Enfin, des campagnes de sensibilisation et de formation des acteurs électoraux doivent être à l’ordre du jour.
Pour rappel, depuis l’avènement du multipartisme au Gabon, après la conférence nationale de 1990, les partis politiques d’opposition et les acteurs de la société civile ont toujours critiqué les résultats des élections. C’est d’ailleurs pour mettre fin à cette opacité que le Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI) a décidé le 30 août dernier de renverser le pouvoir dictatorial d’Ali Bongo. Cependant, alors que le peuple attend le référendum pour valider les propositions du Dialogue national inclusif, les populations, notamment la société civile et les partis politiques, s’étonnent de la précipitation du ministre de l’Intérieur, qui semble mettre la charrue avant les bœufs. Il aurait décidé de proposer un projet de loi aux allures douteuses.
Elzo Mvoula
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