Gabon : Les sous-traitants et les communautés locales s’insurgent contre les «machinations» de Perenco à Etimboué

Par Nicolas NDONG ESSONO / 08 juin 2024 / 0 commentaire(s)

 

Les salariés et les communautés locales d’Etimboué (Ogooué Maritime) s’insurgent contre les agissements de la société pétrolière Perenco. Selon un communiqué du Réseau des Organisations de la Société Civile Libres pour la Bonne Gouvernance (ROLBG), parvenu à la rédaction de Gabonclic.info le 7 juin 2024. Une grève générale à Batanga avec arrêt des activités et service minimum est observée.

Les griefs portés à la connaissance de Perenco et de ses prestataires affiliés concernent les conditions de travail précaires et misérables, que les employés considèrent comme des actes ignobles et un esclavage moderne. Ils dénoncent également les violations permanentes de la législation gabonaise sur le régime du travail dans le secteur pétrolier (contrats de travail aléatoires, des contrats à durée déterminée (CDD) généralement renouvelables d’un mois, alors pour certains, ceux-ci demeurent depuis 10, 15, 20 ans, en sus des cotisations sociales et salariales qui ne seraient pas reversées à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et à la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS).

Ces travailleurs communautaires et sous-traitants ont des horaires de travail de 12 heures par jour. Ceux des sous-traitants qui viennent de Port Gentil pour des séjours de 28 jours sur place seraient payés en monnaie de singe (300 000 en moyenne). « Malgré le dépôt de mémoires de réclamations par ces personnels essentiels à notre économie et éléments vitaux pour notre production pétrolière et gazière, Perenco et ses prestataires de services affichent une attitude d’entreprises coloniales et esclavagistes, affirment les promoteurs du travail au noir. Ces derniers refusent d’écouter et de s’asseoir à la table des négociations. Pour régler les problèmes et répondre aux attentes des travailleurs », dénonce Georges Mpaga, président du ROLBG.

Face à cette situation qui risque de dégénérer, le président du ROLBG appelle le CTRI et le gouvernement de transition à prendre leurs responsabilités face aux agissements de Perenco qui violeraient les droits des travailleurs gabonais et qui participeraient également à la destruction des écosystèmes par une pollution à grande échelle, causant des dommages environnementaux, sociaux et sanitaires d’une grande ampleur. Pour sa part, le ROLBG, en sa qualité d’Organisation de défense des droits de l’homme et des communautés dans les zones minières, entend mener des médiations et des activités de réduction des tensions au niveau local et un plaidoyer auprès des autorités compétentes au sein du gouvernement et du CTRI.

Brandy Mamboudou 

Article du 8 juin 2024 - 1:06pm
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