Le maire de Libreville, Eugène Mba, a confirmé ce 17 juin, au cours d’une session extraordinaire du conseil municipal, la démission qu’il avait présentée, le 26 mai, à la gouverneure de l’Estuaire, Marie Françoise Dikoumba. Après seulement cinq mois de fonction, l’édile rend le tablier à la suite d’accusations de tentative de détournement de fonds publics.

Confirmant sa réputation d’homme sans histoire, Eugène Mba a dit vouloir « préserver la sérénité » au sein de l’Hôtel de ville. En militant discipliné, il a privilégié « la cohésion et la bonne entente au sein du Parti démocratique gabonais », auquel il a réitéré sa fidélité.

En attendant l’élection de son successeur, le maire assure l’expédition des affaires courantes, conformément à l’article 95 de la loi organique relative à la décentralisation. Il a promis de regagner humblement le rang des conseillers municipaux.

Eugène Mba s’éjecte du fauteuil de maire de la capitale pour mettre un terme à une « difficile épreuve psychologique » née des accusations de tentative de détournement de la somme de 338 millions de FCFA que devait percevoir l’entreprise Jeta Groupe, commise au curage des caniveaux. Pour la première fois, Libreville voit deux maires tomber au cours d’un mandat. Léandre Nzué, le prédécesseur d’Eugène Mba, est en détention préventive depuis septembre 2020, pour des faits de « détournement de fonds publics, concussion et corruption ». Pour la première fois, la capitale connaîtra trois édiles au cours d’un même mandat.

Le prochain maire aura la lourde mission de redorer le blason de l’institution. Le choix du PDG, ultra-majoritaire au conseil municipal, est donc très attendu, à l’effet de démentir de nombreux Librevillois qui croient que « le poste est désormais maudit ». 

Brandy MAMBOUNDOU                                                                                                                                       17/06/2021