Rentrée syndicale des magistrats du Gabon : La charge féroce du Synamag contre l’Exécutif

Par Brandy MAMBOUNDOU / 10 jan 2022 / 0 commentaire(s)
Germain Ella Nguema (au centre), président du Synamag lors de son intervention.

Avec un discours d’une rare virulence, Germain Nguéma Ella a pris à partie le gouvernement, faisant observer que « voler, détourner, se servir à satiété, s’enrichir au maximum » était le leitmotiv de nos dirigeants. Au nom de ses collègues, le président du Synamag s’indignait du traitement infligé à sa corporation par l’Etat.

Il y a décidément comme un air de fin de règne qui flotte au-dessus du Gabon ; on y assiste chaque jour que Dieu fait à de violentes remises en question des gouvernants et de leurs pratiques. L’une des dernières en date est venue des magistrats, lesquels faisaient mercredi 5 janvier leur rentrée syndicale à Libreville. Par la voix du président du Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag), Germain Nguéma Ella, qui a lu le discours de clôture des assises, les hommes en robe ont porté contre l’Exécutif une charge qui a surpris plus d’un, par sa virulence, son audace et sa vérité.

D’habitude, en pareille circonstance il ne se passe pas grand-chose, même si la verve volcanique du président du Synamag vaut le détour. D’ailleurs le principal point de revendication des magistrats était, somme toute anodin : la dotation en moyens de transport des agents du ministère de la Justice. Car, selon Germain Nomma Ella, le pouvoir judiciaire – contrairement au législatif et à l’exécutif – est clochardisé au Gabon, on ne lui porte attention qu’au moment des litiges électoraux quand l’apaisement des tensions sociales oblige les autorités à reconnaître sa prééminence.

A partir de ce cri du cœur, la détresse de l’autorité judiciaire s’est transformée en une exécution sommaire de l’exécutif. Pour le Synamag, leur cas n’est pas singulier, puisque « le pouvoir exécutif ne souhaite le bien de personne, même pas de la population. Les membres du gouvernement ne sont là que pour défendre leurs propres intérêts. L’amélioration des conditions de vie de la population ne fait pas partie de leur programme gouvernemental ». Bien sûr les Gabonais savaient tout cela, mais l’entendre dire d’hommes de loi assermentés conscients de la gravité de leurs propos est symptomatique d’un profond malaise. Quand la Justice dénonce l’Injustice de ceux qui sont censés sauvegarder et appliquer la Justice, peut-on encore parler de justice ?

« Qu’est-ce que le peuple gabonais a fait pour mériter de pareils dirigeants ? », s’est demandé Germain Nguéma Ella. En effet, on ne comprend pas comment Ali Bongo et ses gouvernements successifs ont institutionnalisé l’exploitation à outrance du Gabon à leur seul profit. Ce qui a entraîné la destruction physique, mentale, spirituelle, culturelle de tout un pays. Signe de cette diabolique volonté de dissolution, « l’acharnement du gouvernement à précariser les populations par l’augmentation des frais des tests PCR pourtant pris en charge par le budget de l’Etat ».

Que répondent Ossouka Raponda, Ella Ekogha et Obiang Ndong à cela ?

Dess BOMBE

Article du 10 janvier 2022 - 3:11am
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