Gabon : Dynamique Unitaire dénonce le mutisme du parquet général sur le dossier Jean Rémy Yama

Par Brandy MAMBOUNDOU / 30 juin 2023 / 0 commentaire(s)
Roger ondo Abessolo (au centre), Vice-Président de Dynamique Unitaire.

Ce mercredi 28 juin, à travers une déclaration de presse lue par son vice-président, Roger Ndong Abessolo, la confédération syndicale a de nouveau dénoncé le mauvais traitement que subit Jean Rémy Yama à la prison depuis son arrestation.

Dynamique Unitaire estime que les magistrats, en charge de l'affaire impliquant Jean Rémy Yama, violent la loi dans la mesure où les examens réalisés sur Jean Rémy Yama par le Dr Mounguengui, de l'hôpital militaire d'Akanda, sont séquestrés depuis plus de 50 jours. «Aucun médecin sérieux ne peut produire un rapport médical pendant plus de 50 jours. Pour nous, ce rapport devient inopérant et non fiable. Et cela, un autre médecin pourrait le prouver. Par courrier au juge d'instruction, le 05 et 16 juin 2023, pour obtenir le rapport du Dr Mounguengui, les avocats ont exercé une pression qui a poussé l'institution judiciaire dans ses derniers retranchements. Ainsi, ce rapport que le juge d'instruction Leila Ayombo épouse Biam et le Dr Mounguengui ont caché, depuis le 05 mai 2023, est finalement sorti ce lundi 25 juin 2023, contenant des conclusions qui contredisent les deux précédents rapports médicaux», a déclaré Roger Abessolo. 

Les deux précédents rapports qu'il évoque sont les rapports du Dr Makita et un autre qui avait été réalisé en France. Ces deux rapports ont sous-tendu l'ordonnance de liberté provisoire du 02 juin 2022 pour des raisons médicales de Jean Rémy Yama, délivrées par le juge d'instruction Makobia Oyé Magalie. 

Roger Ndong Abessolo a ensuite invoqué la séquestration dont fait preuve Jean Rémy Yama à la prison. Car, ce dernier a demandé une mise en liberté provisoire comme l'indique l'article 139 du code de procédure pénale qui dispose que : « La mise en liberté provisoire peut-être demandée à tout moment au juge d'instruction par l'inculpé ou son conseil dans les conditions prévues à l'article 138, qui dit que le juge d'instruction doit notifier dans les 24 heures la demande à la partie civile à son domicile réel, où s’il y a lieu, au domicile élu par elle. La partie civile peut, dans un délai 48 heures présenter des observations. Passé ce délai, le juge d'instruction communique immédiatement la procédure au procureur de la République qui doit prendre les réquisitions dans les 48 heures. Le juge d'instruction doit statuer dans les 5 jours de la réception de la demande de mise en liberté provisoire. Faute par lui d'avoir statué dans ce délai, l'inculpé ou son avocat peut saisir directement la chambre d'accusation, celle-ci sur les instructions du procureur général, se prononce dans les 5 jours de sa saisie. Si la chambre d'accusation ne statue pas dans ce délai, l'inculpé est mis d'office en liberté provisoire par le procureur général ». 

Tout ceci pour mettre en lumière un fait qui s'est déroulé avec un enseignant, co-détenu de Jean Rémy Yama, qui a été mis en liberté provisoire en mettant en exergue cet article, ayant eu une suite favorable, contrairement à la demande de Jean Rémy Yama qui a subi le mutisme du parquet général, lorsque celui-ci a suivi la même procédure. « Nous avons ici la preuve d'une justice à deux vitesses. Il existerait une catégorie de personnes à qui l'article 139 du code de procédure pénale peut s'appliquer, et pas à une autre. Ceux qui avaient encore des doutes sur le caractère infondé et de la persécution de Jean Rémy Yama sont désormais convaincus que celui-ci est un otage politique ». 

« Ceux qui agissent, oublient qu’ils mettent en danger la vie de Jean Rémy Yama, car l'apnée sévère du sommeil dont il souffre est une tueuse silencieuse. C'est pourquoi Jean Rémy Yama, après avoir tiré la sonnette d'alarme en écrivant successivement au ministère de la Justice, au Premier ministre, au président de la Cour constitutionnelle, au président du sénat, au président de l'Assemblée nationale, le 14 juin 2023, a décidé, suite au mutisme complice de toutes ces autorités compétentes, de porter plainte contre X pour la mise en danger de sa vie. Cette plainte a été déposée auprès du ministre de la Justice, le mardi 27 juin 2023. Et si le statu quo continue, la plainte sera maintenant d'ordre international en citant cette fois tous les magistrats concernés, depuis le juge d'instruction Leila Ayombo épouse Biam, jusqu'au procureur général ». a conclu Roger Ndong Abessolo, vice-président de Dynamique Unitaire. 

Une conférence de presse des avocats de Jean Rémy Yama est prévue ce samedi 01 juillet à 10h à la Chambre de commerce de Libreville.

Brandy Mamboundou

Article du 30 juin 2023 - 8:13pm
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