Gabon : interpellée par la DGR, l’équipe de Gabon Média Time a été finalement libérée

Par Brandy MAMBOUNDOU / 05 oct 2023 / 0 commentaire(s)
Harold Leckat, président de GMT.

Une équipe de Gabon Média Time, dont le directeur de publication, Harold Leckat, et trois de ses journalistes ont été interpellés et placés en garde à vue le 04 octobre. Une action policière qui a suscité un grand désarroi dans les milieux de la communication, qui s’inquiètent pour la liberté de presse désormais menacée. Selon certains confrères, c’est grâce à une intervention inattendue du président de la Transition et du ministre de la Communication que nos confrères ont recouvré la liberté tard dans la nuit.

Le mercredi 4 octobre 2023, la liberté de la presse a été mise à rude épreuve par l’arrestation de Harold Leckat, directeur de publication de Gabon Media Time (GMT) et trois de ses collaborateurs ont été convoqués puis placés en garde à vue à la Direction générale des recherches (DGR) à Libreville.

Par une plainte, à travers un soit-transmis aux gendarmes, Patrick Roponat, Procureur de la République près le Tribunal de Première instance de Libreville, en voulait au média en ligne qui, dans un article, posait la problématique de la légalité de la procédure de saisie des devises chez l’ancien directeur de cabinet de Noureddin Bongo Valentin, Ian Ghislain Ngoulou, suite au coup d’Etat du 30 août dernier.

C’est grâce à l’intervention personnelle du président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguéma, fidèle à sa volonté de rendre la liberté de la presse effective et par l’intermédiaire du ministre de la Communication, Laurence Ndong, que Harold Leckat et ses trois journalistes ont été libérés aux alentours de minuit et demi.

« Tout est bien qui finit bien », pourrait-on penser. Mais, bref que soit l’épisode de cette interpellation, il y a comme l’épée de Damoclès suspendue sur la tête des hommes de médias. La liberté de la presse, une des principales colonnes de la démocratie, que voudrait rendre totalement évidente les autorités de transition gabonaise, se trouve aujourd’hui sous la menace de quelques nostalgiques de l’ancien régime.

L’interpellation, puis la garde à vue des journalistes de Gabon Médias par les agents de la DGR, vont à l’encontre du code de la communication. Car, sauf méconnaissance de la réglementation en vigueur, c’est à la Haute Autorité de la Communication, compétente en matière de délit de presse, que revenaient la compétence de convoquer et d’entendre les journalistes de Gabon Média Time. Mais cette « omission » du code de la communication par le Procureur de la République sonne comme un abus de pouvoir, sinon une tentative d’intimidation accentuée par la mise en branle des services de renseignement intérieur.

Alors que le Gabon est engagé dans une phase de transition politique après 14 ans de pouvoir d’Ali Bongo, le respect des libertés fondamentales retrouvées, grâce à l’intervention des militaires du Comité de Transition pour la restauration des institutions (CTRI), la presse devrait retrouver son caractère de pilier déterminant pour la garantie et la démocratisation du processus de transition en cours.

Elzo Mvoula

Article du 5 octobre 2023 - 2:50pm
Article vu "en cours dév"

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