Gabon : Pourquoi deux poids deux mesures à la CNSS et à la CNAMGS :?

Par Brandy MAMBOUNDOU / 21 juin 2022 / 0 commentaire(s)
Même gestion décriée mais pas même sanction.

Le 7 juin dernier, sans surprise les Gabonais ont appris le débarquement de l’équipe dirigeante de la Caisse nationale de sécurité sociale. Cette mise à l’écart de Patrick Ossi Okori et tous ses collaborateurs serait tout de même l’arbre qui cache la forêt. La surprise est venue du maintien de la direction générale de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), qui est à l’agoniedu maelstrom décrié. Sa survie procéderait d’une stratégie pour mieux tondre de la laine sur le dos des usagers.

A qui profite donc le maintien de l’actuelle direction de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale ? A l’annonce du Conseil des ministres du 7 juin, les Gabonais avaient retenu leur souffle jusqu’à la lecture du communiqué final. Le commun des Gabonais a appris le débarquement de la direction générale de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), et observé bouche cousue sur la situation de la GNAMGS. Une discrimination dans le traitement, quand on sait que ces deux entités souffrent des mêmes maux. Il y a comme un loup.

Certes, la gestion catastrophique de la CNSS n’est plus qu’une Lapalissade. Il y a moins d’une décennie, personne, au Gabon, ne pouvait prévoir qu’un jour la Caisse pourrait vivre des jours difficiles, tant l’Etat avait toujours pris le soin de s’assurer de la bonne marche de cet établissement, bouée de sauvetage des anciens travailleurs. La conséquence de l’actuelle gestion hasardeuse est que si le gouvernement ne profite de l’embellie actuelle des recettes pétrolières, pour éviter la descente aux enfers de la Caisse, le Gabon serait le seul pays au monde où le système des retraites est à l’abandon. 

La mise à l’écart de la désormais ancienne direction ne serait que la politique de l’autruche. Car, ce n’est pas en se voilant la face pour ne point voir venir le mal que l’on pourrait l’empêcher d’arriver. Et c’est une évidence depuis le début des tourments à la Caisse, chaque problème résolu en fait naître d’autres, en général plus difficiles. La conséquence de cette navigation à vue a été sa mise au coma artificiel pour tenter une chirurgie dont les résultats ne sont pas forcément garantis. Il en est de même pour sa doublure la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS). 

Le départ du Professeur Michel Mboussou

Si des mesures ont été prises pour mettre la CNSS sous administration provisoire, bien malin celui qui saura pourquoi la CNAMGS est toujours dirigée par l’actuelle équipe. Alors qu’il n’est un secret pour personne que du côté de la seconde caisse de sécurité sociale, les choses vont tout aussi mal. Depuis le départ du Professeur Michel Mboussou et les cooptations insidieuses des copains et coquins à la tête de cet établissement social, la dégringolade est dorénavant inévitable.

Pour les initiés de la gestion de la sécurité sociale, le fonctionnement de la CNAMGS poserait des problèmes en ce qui concerne l’assurance maladie. A sa création le patronat aurait conditionné son accord à la gestion séparée des régimes des agents publics et celui des travailleurs du secteur privé. Afin de respecter l’exigence de l’étanchéité des fonds voulue par le patronat, trois directeurs généraux adjoints, chargés chacun d’assurer la gestion d’un fonds totalement indépendant avaient été nommés. Mais, depuis près d’une dizaine d’années cette clause n’a guère été respectée. Inutile de tourner le couteau dans la plaie pour démontrer que rien n’est plus respecté dans ce doux pays : le mal était programmé.

Météore de Renaud Allogho

A son avènement l’actuel directeur général, Séverin Anguilé avait été présenté à l’opinion comme la bouée de sauvetage qui venait empêcher la noyade du navire CNAMGS, après le passage, à l’allure d’un météore de Renaud Allogho, qui a été chargé de tous les péchés d’Israël après son arrestation suivie de son incarcération à la prison de Gros Bouquet. Le temps n’a pas mis longtemps pour faire mentir la propagande autour de cette nomination, qui n’est en réalité qu’une cooptation lobbyiste. Conséquence : dans quelques mois, cette machine suscitée par l’ancien président Omar Bongo, pour une assistance sociale aux plus démunis, finalement gérée comme une épicerie de quartier, connaîtra à coup sûr, son épilogue. Le nouveau DG s’étant avéré un fossoyeur en liberté.

Pour mieux se révéler comme le sauveur de la CNAMGS, Séverin Anguilé s’est adonné, dans un premier temps, à un véritable travail d’orfèvre, en exhumant les comptes de l’exercice 2018, qui ont été validés par le Conseil d’administration et les commissaires aux comptes et enregistrés à la Cour des comptes. Tout ceci, pour se donner une marche pour tripatouiller à l’aise dans les caisses et faire porter le chapeau à son prédécesseur. Cet homme ne manque pas de vice !

Aujourd’hui, les conséquences de cette gestion épicière ont pour résultat la mort programmée des hôpitaux publics au profit du lobby pour qui roule désormais la GNAMGS. Sourcedes récurrents débrayages dans les hôpitaux, dont la pierre d’achoppement n’est autre que la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale. Une assurance maladie dont personne, dans les hôpitaux et les pharmacies, ne voudra plus jamais entendre parler.

Après une telle gestion, personne ne comprend comment Patrick Ossi Okori a été balayé de la tête de la CNSS, alors que Séverin Anguilé garde les mains libres pour continuer sa prédation à la CNAMGS. A la seule condition de ne point oublier « la loi du milieu ». Sinon, les têtes chercheuses pourraient reprendre du service, peut-être sous l’appellation de « Opération vipère ». Vu que les pouvoirs publics sont fanatiques d’espèces venimeuses. Même si, dit-on ici et là, Séverin Anguilet est soutenu par Théophile Ogandaga, le directeur de cabinet d’Ali Bongo et que Patrick Ossi Okori a été lâché par Brice Clotaire Oligui Nguema, son parent…le Gabon deviendra une Nation juste et équitable, un jour.

Dess BOMBE

Article du 21 juin 2022 - 11:08am
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