Gabon : Pourquoi les évènements culturels sont-ils en stand-by ?

Par Nicolas NDONG ESSONO / 08 juin 2022 / 0 commentaire(s)

 

 

Les populations gabonaises habituées à renouer avec leur culture et leurs artistes à travers les évènements culturels dont l’organisation incombe au ministère de la Culture, constatent que depuis un certain temps, ceux-ci, pourtant institutionalisés disparaissent progressivement du calendrier.

Où sont passés la fête des cultures instituée par décret n°305/PR/MCAEPRDH du 31 mars 2008, la nuit de la musique, le Symposium International de Sculpture sur Bois de Libreville institué par décret N° 0454/PR/MENESTFPRSCJS du 18/04/2013, le Carnaval International de Libreville institué par décret N° 455/PR/MENESTFPRSCJS du 18/04/2013 ? Bien malin celui qui apportera une réponse à cette question.

Si la pandémie de la Covid 19 a obligé les états à suspendre les manifestations sportives et culturelles pendant deux ans, on est légitimement fondé à s’interroger sur la disparition des radars de certains évènements culturels avant l’instauration des mesures de lutte de prévention et de riposte contre le Coronavirus et après leur levée.

 Organisé dix ans après le symposium international des sculptures monumentales organisé à Libreville en 2003, le premier symposium international de sculpture sur bois, a eu lieu dans la capitale gabonaise Libreville, du 28 juillet au 10 août 2012. Les œuvres réalisées par les artistes venus d’horizons divers pour prendre part à ces grands rendez-vous de la sculpture ont décoré une partie du boulevard du bord de mer pendant un moment, avant de disparaître comme par enchantement. Et depuis 2012, soit dix ans après, personne n’a de nouveau entendu parler de ce symposium international de sculpture sur bois. Qu’est-ce qui n’a pas marché, alors qu’il est prévu une subvention de l'Etat inscrite sur une ligne spéciale du budget du ministère en charge de la Culture pour financer l’organisation de ce symposium international ?

En ce qui concerne le Carnaval International de Libreville dont les ressources sont constituées entre autres par une subvention de l'Etat inscrite sur une ligne spéciale du budget du Ministère en charge de la Culture, sa première et dernière édition marquée par la parade brésilienne remonte à février 2013.

S’agissant de la fête des Cultures, depuis l’édition 2017, elle semble ne plus figurer dans l’agenda du ministère de la Culture, à en juger par le silence observé cette année. Les acteurs culturels qui pensaient qu’avec la levée des mesures anti-covid ils communieraient à nouveau avec leur public à l’occasion de ces évènements commencent à se demander si après la dernière édition du festival « Gabon 9 provinces » virtuel initié par le ministre de la Culture et des arts sortant, Michel Menga M'Essone, l’édition 2022 de ce festival se tiendra, vu qu’à deux mois de l’évènement, rien ne semble bouger du côté de leur tutelle en termes d’organisation. Dans le milieu musical, dont le nouveau ministre délégué fait partie, à deux semaines de la fête de la musique, les oreilles sont dressées, espérant entendre une annonce à cet effet. Swiiiiiii ! La nuit de la musique, le concours Miss Gabon, n’en parlons pas. Ils sont bien morts de leur belle mort.

Pourquoi donc avoir institutionalisé tous ces évènements culturels, si l’Etat ne trouve aucun intérêt à les organiser pour offrir aux Gabonais, qui manquent de loisirs, des moments de divertissement et de contact avec leur culture et leurs artistes ?

Vichanie Mamboundou

Article du 8 juin 2022 - 1:19pm
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