Gabon : Une transition, finalement !

Par Brandy MAMBOUNDOU / 31 aoû 2023 / 0 commentaire(s)
Libreville attend la suite des événements.

Elle était dans l’air du temps depuis un moment, notamment le recouvrement de sa liberté par Jean Ping. Elle va sans doute s’imposer comme le seul arbitrage salomonien au milieu des querelles politiques interminables.

Jusqu’à présent, rien n’avait permis à ce qu’une transition politique s’impose aux acteurs politiques de notre pays, malgré de nombreux arguments en faveur d’un tel cas de figure. Déjà avant l’élection présidentielle de 2016, elle avait été évoquée pour aplanir le dispositif institutionnel, abîmée par les pratiques peu orthodoxes du président et de son entourage. Sans succès. Puis ce fut, au sortir de l’épisode médical de Riyad en 2018, qui contraignit Marie-Madeleine Mborantsuo a inventé une indisponibilité temporaire, comme paravent à une éventuelle transition, à tout le moins une vacance de pouvoir dûment constatée et suppléée. Enfin, Jean Ping en juin dernier, libéré de sa longue résidence surveillée, avait remis au goût du jour le refrain d’une transition, proposée tardivement, et quelque peu dédaignée par les gladiateurs impatients d’en découdre pendant la présidentielle. Le sage a toujours raison, est-on tenté d’ajouter.

Rattrapés par les caprices imprévisibles de l’histoire, tout ce beau monde va devoir se plier aux rigueurs d’une transition. Et cette fois, ce sera manu militari après le coup de force des hommes en treillis, agacés par les atermoiements des uns, et la tricherie des autres. En reconnaissant que les résultats de l’élection étaient tronqués et que les conditions de la transparence n’avaient pas été respectées, la junte tranche dans le vif et ne prend fait et cause pour aucun des deux camps. Ni pour le PDG, ni du côté de l’opposition représentée par Albert Ondo Ossa, qui pourtant a des raisons de s’estimer vainqueur. Tout porte à croire que la nécessité d’une remise à plat du dispositif institutionnel transcende la légitimité d’une victoire remportée dans les urnes.

Avec toutes les incertitudes que peut drainer un scénario de cette nature, inédit, beaucoup ne craignent pas de confier la présidence de cette parenthèse de purification à des autorités militaires. Leur expérience politique et l’exemple du Ghana montre que l’on peut changer « l’esprit d’un peuple » en si peu de temps. Le Général de Division Brice Clotaire Oligui Nguéma et ses lieutenants ont promis, sur un couplet de « La Concorde » qu’une aurore se levait au Gabon. Accordons-leur le bénéfice du doute !

Elzo Mvoula

Article du 31 août 2023 - 11:21am
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