De façon tout à fait spontanée, sans avoir été préalablement transportés, ni reçus le tee-shirt ou les 5000 Fcfa, les Gabonais viennent écouter les leaders de la vraie opposition au pouvoir Bongo-PDG.

Libreville, Tchibanga, Mouila, Lambaréné, Port-Gentil, Minvoul, Mitzic, Oyem… ont fait carton plein pour recevoir le candidat de la Plateforme Alternance 2023. Barro Chambrier, Mike Jocktane et Bertrand Zibi Abeghe sont toujours aux côtés du Professeur Albert Ondo Ossa, tandis que Paulette Missambo sillonne l’Ogooué-Lolo et Ndong Sima le Woleu-Ntem. Tous les meetings étaient noirs de monde. Ici, pas de tee-shirts, pas de casquettes, ni autres gadgets, pas de transport non plus ni de Fcfa. Seuls la motivation et l’espoir mobilisent les populations qui démontrent qu’elles n’ont jamais abandonné ses leaders, ni oublié le projet d’alternance. D’autant plus que la souffrance est à tous les niveaux.

Cette marée humaine doit, cependant, correspondre à une marée électorale. Il ne sert à rien de remplir les meetings si le citoyen n’est pas capable de transformer sa présence aux meetings par « un vote clair et cash », comme dirait Chamberland Moukouama.

La preuve est cependant faite par cette massive mobilisation que les Gabonais espèrent, cette année, vivre l’alternance démocratique qu’ils souhaitent depuis 1990, année de la fin du monopartisme intégral et du début du multipartisme. Si les passions se déchaînent, elles ne doivent se faire que dans l’allégresse, et non dans la violence. Car Ondo Ossa qui gagne, c’est la Nation qui gagne. Cela, d’autant que le peuple de l’alternance n’espère qu’une chose : la victoire de son champion au soir du 26 août 2023. Ils ne veulent pas vivre l’expérience traumatique de 2016.

Le moment est donc historique. Un défi pour Ali Bongo : démontrer qu’il peut accepter la défaite même quand ce sont les militants de son parti qui organisent le scrutin.

Brandy Mamboundou