Depuis sa déclaration de candidature le 9 juillet à son meeting d’ouverture de campagne à Mouila le 13 août, le candidat du Rassemblement pour la modernité et la patrie (RPM) ne cesse de séduire les Gabonais, même les plus sceptiques.

Tchibanga, le 14 août n’a fait que confirmer l’embellie de l’image du fils d’Eloi Rahandi Chambrier dans l’opinion. En un peu plus d’un mois après son investiture comme candidat du Rassemblement pour la modernité et la patrie (RPM) à la présidentielle du 26 août, Alexandre Barro Chambrier semble avoir séduit une large frange de ses compatriotes. Pour s’en convaincre, il suffit de noter la ferveur populaire à chacune de ses rencontres avec le peuple gabonais, la fébrilité du PDG dans la riposte à ses propositions et surtout la spontanéité du soutien franc et sincère promis par les Gabonais. Bien sûr, pour l’heure il ne s’agit que de promesses. Pour autant, il faut lire les signes du vent.

Déterminé, offensif et gardant intacte de la courtoisie, même face à son adversaire au « bilan calamiteux », le candidat du RPM a compris que la crédibilité politique ne se jouait pas uniquement sur la solidité d’un projet de société ou la surenchère démagogique. Si son offre apparaît de très haute facture – mêlant enjeux démocratiques, réformes économiques et volet environnemental – Alexandre Barro Chambrier se fait fort de roder un discours qui apaise et réconcilie. Loin de la rhétorique agressive et vindicative d’un PDG qui déverse une inquiétante coulée de testostérone inutile pour forcer la main à ses compatriotes. Pour « ABC » l’élection n’est pas une compétition de personnes, mais un débat d’idées : nul besoin, en ce sens, d’évoquer de K.O.

Stratège et sachant agir en temps opportun, il vient de désigner Bertrand Zibi Abeghe comme directeur de campagne. L’a-t-il fait pour pallier l’image injustifiée qui fait de lui une personnalité manquant de courage ? Tout compte fait, le choix de l’ancien député de Bolossoville ajoute une corde à son arc et plaît beaucoup, notamment à la jeunesse gabonaise, fatiguée des fanfaronnades artificielles des Émergents. Lesquels, informés par des sondages officieux qui inondent les QG du président sortant, ont des raisons de nourrir des inquiétudes à l’approche d’un scrutin présidentiel qui n’aura jamais autant vu le candidat du PDG donné battu dans d’aussi immenses proportions.

Elzo Mvoula